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Un casque romain

Besançon | Doubs | Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie | 50
Antiquité | Gaulois et Romains

Un casque romain
Charles Choffet, © musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon

Une protection efficace.

Ce casque a été trouvé dans les ruines de l’amphithéâtre de Vesontio. Les amphithéâtres sont les monuments où avaient lieu les combats de gladiateurs, mais il s’agit ici du casque d’un simple soldat de l’armée gallo-romaine. Les armes utilisées dans l’empire romain sont bien connues et l’on sait que ce type de casque est utilisé au Ier siècle après J.-C. Ce casque en fer de forme traditionnelle était très endommagé au moment de sa découverte. Il a dû être remonté et restauré pour rer sa forme. Malgré cela il a perdu certains éléments de son décor : quand il était complet, ce casque était entièrement plaqué d’argent et décoré d’un panache et de plumes, dont on voit encore les attaches. Mais son utilité était avant tout de protéger la tête. C’est pourquoi il est en fer, métal solide. Il est pourvu de garde-joues et d’un protège-nuque, destinés à amortir les coups d’épée. Les garde-joues étaient articulées afin que le casque soit plus facile à enfiler.

En savoir plus

Les Romains à Vesontio.

Ce casque a été retrouvé dans les ruines de l’un des passages couverts permettant d’accéder au monument. Cette présence d’un casque de soldat dans l’amphithéâtre n’est pas inhabituelle. Ces grands monuments, souvent en périphérie du centre ville comme c’est le cas à Besançon, servaient régulièrement de lieu de casernement pour les armées de passage.
Il s’agit d’un casque en tôle de fer, d’une épaisseur de 1 à 1.5 mm, renforcé par des nervures et décoré de bossettes émaillées rouge. Pour le rendre plus confortable, l’intérieur du casque ainsi que les couvres joues étaient garnis de cuir. Il était à l’origine entièrement recouvert d’argent, peut-être même doré.
Un cimier porte-panache était fixé à la plaque rivée au sommet du casque. La bombe, c’est-à-dire la partie principale du casque est complétée d’un couvre-nuque et de deux protèges-joues, appelés paragnathides.
La qualité de son décor laisse penser qu’il pourrait s’agir d’un objet de parade. Cependant sa robustesse, ses aménagements de confort comme la doublure de cuir et la présence d’éléments rapportés pour améliorer ses qualités défensives, indiquent qu’il s’agit bien d’un objet fonctionnel, d’un casque de guerre.
Cette coiffure militaire a ses analogues représentés dans les bas-reliefs des colonnes Trajane et Antonine. Appartenant à un type répertorié, il daterait du deuxième quart du premier siècle après Jésus-Christ. A cette époque, la domination romaine est bien établie en Gaule, mais une révolte contre Néron entraîne les fidèles de l’empereur à affronter les partisans de Galba dans une grande bataille qui se déroule justement à Besançon. Il est tentant, bien que rien ne puisse être prouvé, de rapprocher la présence du casque aux arènes de la ville de cet évènement qui a drainé de nombreuses troupes dans la région.

Contexte

Combattre dans l'Antiquité 

Jusqu’à la fin du IIe siècle av. J.-C., tout citoyen de la République romaine, de 17 à 46 ans, peut être mobilisé pour la guerre. Le consul Marius transforme en 107 av. J.-C. l'armée romaine. Elle devient alors une armée de tier. L'armée est bien organisée et la discipline est très sévère. 

Chaque légion comporte environ 4 200 hommes et est divisée en 30 manipules, soit 60 centuries. Les centuries (unités de 60 à 30 hommes) sont commandées par des centurions. 300 cavaliers complètent ce dispositif. 

En cas de faute grave, on peut procéder à la décimation : pour punir une troupe fautive, un soldat sur dix est tiré au sort et exécuté.  

Les légions romaines construisent des camps fortifiés. Ces campements quadrangulaires sont entourés d'une palissade de pieux en bois, d'un fossé et d'une levée de terre. Une grande tour de bois permet aux guetteurs de surveiller les alentours. À l'intérieur, les tentes des soldats sont disposées en quartiers rectangulaires, le long de deux voies perpendiculaires.  

Un camp dispose d'une écurie et d'un autel pour les rites religieux. De part et d'autre de la tente du consul se situent le forum et la caisse des légions. Le forum comporte des boutiques et le tribunal, la caisse des légions conserve la solde des soldats.  

Le légionnaire est protégé par son bouclier, une cotte de mailles et un casque ; le centurion possède un casque de bronze et une cuirasse. Les armes offensives sont le javelot et le glaive. La plupart des légionnaires sont des fantassins. Àl'offensive, ils se protègent avec leur bouclier en formant les fameuses tortues. 

Les Romains maîtrisent l'art de conduire le siège d'une ville ou d'une forteresse. Ils utilisent des tours d'assaut, des catapultes, des onagres, de grandes arbalètes et des béliers. Pour mener le siège d'Alésia, Jules César entoure le mont Auxois, au sommet duquel se trouve l'oppidum, de deux lignes de fortifications et de dix camps retranchés. Aucun secours ne pouvait parvenir à Vercingétorix. 

Complément(s)

Document(s)

Raconte-moi… Besançon – Sur les pas des Gallo-Romains

L’tinéraire d’un enfant, de la citadelle à l’amphithéâtre ! Partez à la découverte de la ville antique de Besançon aux Ier et IIe siècles de notre ère !

© Ville de Besançon – Service du Patrimoine

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Vidéo(s)

De Vesontio à Besançon : Vesontio, cité romaine

Un film d’Antonio Gonzales, Agathe Legros, Annick Richard, Georges Tirologos – 9 minutes
Production ISTA – PUFC, 2006
Et si vous empruntiez, en images de synthèse, les rues de Vesontio ?

© Presses universitaires de Franche-Comté, 2006

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