Le fort du Mont Bart
Un fort dans un système
Le Mont Bart abrite un fort du XIXème siècle. De ses 497 mètres d’altitude, il domine les vallées de la Lizaine et du Doubs. Beaucoup de forts sont construits ou rénovés après la défaite de 1870. Avec la perte de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine, la frontière s’est déplacée du Rhin aux Vosges. Craignant une nouvelle attaque de l’armée allemande, plus nombreuse et mieux équipée, la France confie au général Séré de Rivières l’organisation d’une nouvelle ligne de défense. les forts doivent eprmettre de canaliser les Allemands vers certains lieux stratégiques et les couper de leur ravitaillement pour compenser l’infériorité numérique de l’armée française. le fort du Mont Bart est construit dans cet esprit entre 1874 et 1879. Avec les forts voisins de Mont-Vaudois, du Lomont, Lachaux et la batterie des Roches, il constitue le môle défensif du Lomont, un véritable rempart dont le croisement des feux assure une ultime ligne de résistance en direction de Besançon si les défenses de la trouée de Belfort venaient à capituler.
Un fort comme une véritable petite ville
Le Mont Bart domine l’ensemble du pays de Montbéliard bien qu’il soit très peu visible depuis la vallée. En effet, cette fortification semi enterrée est recouverte de 3 à 6 mètres de terre sur laquelle pousse une végétation basse. Ceci présente au XIX ème siècle un double avantage : les ennemis ignorent la localisation exacte du fort tirent au hasard et gaspillent leurs munitions et la terre protège les murs de l’édifice. Les fortifications du Mont Bart sont cependant rapidement dépassées par les progrès de l’armement et nécessitent des aménagements jusqu’à la Première Guerre mondiale. Ainsi, une poudrière caverne est creusée pour conserver les réserves de poudre et les munitions à l’abri du feu ennemi et certaines structures sont renforcées par du béton armé. Néanmoins, le fort n’est déjà plus considéré comme stratégique selon un classement de 1889. Il reste en activité jusqu’au début des années 1950 car il constitue un poste d’observation exceptionnel sur les environs. Le casernement prend place au centre du fort et se divise en deux bâtiments sur deux niveaux qui sont séparés par une allée dénommée « la rue ». Au départ, cette allée était à ciel ouvert, mais dans le but de la protéger, elle est recouverte avant la Première Guerre mondiale vers 1910. Le casernement comprend 28 pièces réparties entre les chambrées des soldats, le logement du Gouverneur du Fort, un service médical, une armurerie et autres ateliers, des magasins à vivre, un four à pain et des espaces pour la toilette. Chaque chambre regroupe 28 soldats qui disposent de lits simples ou doubles à étages. Les sous-officiers n’y logent qu’à deux ou quatre et bénéficient d’un aménagement spécifique avec davantage d’espace. les murs sont blanchis à la chaux pour accroître la luminosité, alors que des bougies et des lampes à huile remplacées ensuite par des lampes à pétrole permettent d’éclairer les pièces. Le fort dispose de deux casemates optiques. Le système de communication utilisé à l’origine du fort se composait d’une source lumineuse naturelle ou artificielle ainsi que de lentilles et miroirs qui permettent de canaliser les rayons lumineux en un faisceau, mais aussi d’un obturateur pour émettre des signaux.
Avec l’aimable autorisation d’Amandine Pelletier.
Contexte
La IIIe République
La IIIe République s'installe avec difficulté. Les monarchistes restent puissants durant ses premières années.
Les lois constitutionnelles de 1875 définissent un régime parlementaire et précisent que le président de la République est élu par le Sénat et l'Assemblée nationale. En 1879, le républicain Jules Grévy est élu président de la République.
À partir de cette date, de 1879 à 1889, sont votées les lois fondatrices qui donnent à la France son identité républicaine. Elles sont complétées par des mesures symboliques.
La Marseillaise est l'hymne national de la France (loi de 1879). La IIIe République impose le drapeau tricolore. Sa devise est « Liberté, Egalité, Fraternité ». En 1881 sont votées les lois de liberté de la presse et de réunion ; en 1884, celle sur la liberté syndicale.
Ministre de l'instruction publique, Jules Ferry organise l'école primaire, gratuite, obligatoire et laïque pour tous les enfants de 6 à 13 ans, jusqu'au certificat d'études (lois de 1881-82).
La mairie et l'école publique incarnent dans toutes les communes la présence de la République. Des bustes de Marianne, qui représentent la France républicaine, sont installés dans les mairies. Les statues de la République et des grands hommes ornent les places et les fontaines publiques. Ces symboles, comme l'enseignement dispensé à l'école laïque et la pratique régulière des élections, contribuent à enraciner la République.
En France, l'identité républicaine est étroitement liée à la laïcité. La culture républicaine s'oppose dans un premier temps à l'Église catholique. Les affrontements aboutissent en 1905 à la Loi de séparation de l'Église et de l'État. En 1914, les opposants à la République ne sont plus qu'une minorité. Elle résiste à l'épreuve de la Première Guerre mondiale et en sort vainqueur.
La IIIe République est toutefois déstabilisée durant l’Entre-deux-guerres. La crise économique touche la France à partir des années 1930. Les échecs gouvernementaux suscitent un fort mécontentement et la montée des extrêmes.
Complément(s)
Site(s)
Pour en savoir plus sur le fort du Mont Bart
Le site « Pays d’art et d’histoire » du pays de Montbéliard propose de nombreux compléments.