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Vesoul au XVIIIème siècle

Vesoul | Haute-Saône | Archives de Haute-Saône | 1768
Époque moderne | L'âge industriel

© Archives départementales de Haute-Saône, 550 E DPT 80 / DD11

Vesoul au XVIIIème siècle

Cette carte est un extrait du plan de 1769, réalisé par Antoine Legros géomètre à Frotey. Les numéros permettent d’identifier un certain nombre de points repères ou monuments de la ville. Au XVIIIème siècle, Vesoul est un centre agricole important : ses marchés et ses foires sont très actifs. L’entretien et le tracé des routes sont améliorés et les relations commerciales s’accroissent. L’artisanat se développe au gré des nouveaux besoins de la bourgeoisie en pleine expansion. La poste aux chevaux se développe : des diligences, messageries royales et voitures publiques relient la ville à Langres, Belfort, Besançon, Gray et la Lorraine. La population de la ville augmente rapidement au cours du XVIIIème siècle : 2100 habitants en 1688, et 4834 en 1783, soit plus du double en un siècle. L’hôpital repérable ici avec le numéro 15, qui datait de 1619 est agrandi. Une nouvelle caserne repérable avec le numéro 17 est bâtie à partir de 1740.

En savoir plus

La vocation administrative de Vesoul se renforce au début du XVIIIème siècle. En 1696, est créé le Présidial, tribunal intermédiaire qui évite d’avoir systématiquement recours au Parlement de Besançon. Les faubourgs de la ville hors les murs se développent : commerçants et aubergistes dans le Faubourg-bas, riches bourgeois, magistrats anoblis dans le Faubourg-haut. Cette croissance nécessite un réaménagement important de la ville et la construction de nouveaux bâtiments : L’incendie de l’Hôtel de Ville en 1733 contraint le corps de ville à s’installer d’abord dans l’hôtel Raillard de Grandvelle et en 1768 dans l’hôtel de Salives. des fontaines sont construites dans un souci de salubrité publique.  Enfin, l’église Saint-Georges est reconstruite entre 1736 et 1745. A la place des anciennes halles, l’intendant de Franche-Comté ordonne l’édification de l’hôtel du Présidial (actuel Palais de Justice) entre 1765 et 1771. Le 1 désigne la  rivière du Durgeon, le 3, le bras ou lit ancien de la rivière. Le numéro 14 désigne la porte de la ville, le 18 le gibet ou poterne permanente de la ville et le 19 montre les faubourgs.

Didier Roux, professeur d’histoire-géographie, détaché aux Archives de Haute-Saône.

Contexte

Au XVIIIe siècle les conditions d'existence s'améliorent. Le siècle des Lumières est celui d'une vie humaine mieux maîtrisée. La dernière épidémie de peste est limitée à Marseille et à ses environs en 1711. La population française franchit le seuil des 22 millions d'habitants et atteint vers 1725, 24 millions. Dans les fermes, le fumier est éloigné des puits ce qui permet d'éviter les contaminations mortelles d'autrefois. La nourriture se diversifie, grâce aux apports de fruits et légumes. La guerre s'éloigne hors des frontières du royaume. L'amélioration des voies de communication, avec la réalisation de routes empierrées, rend les transports plus sûrs et plus rapides. Lorsqu'une épidémie se déclare, l'État royal peut intervenir efficacement en envoyant des médecins. En cas de disette, il peut importer du blé. Cependant, l'amélioration des conditions de vie reste précaire et soumise aux aléas de la météorologie. Les récoltes médiocres et l'augmentation du prix du pain provoquent régulièrement des émeutes comme en 1725 ou 1740. Mais disettes ou épidémies n'ont jamais l'ampleur de celles du règne de Louis XIV. L'expression de beau XVIIIe siècle est donc justifiée, car cette période marque une réelle amélioration des conditions de vie. La crise de 1788-89, provoquée notamment par de mauvaises récoltes, sera d'autant plus insupportable aux contemporains qu'ils avaient le sentiment de vivre une période de progrès.

Complément(s)

Document(s)

Dossier pédagogique sur les cartes, plans et représentations de la ville de Vesoul

Vesoul au XVIIIème siècle

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