Une ville nouvelle : Planoise
Une ville sort de terre
Cet article de journal évoque les débuts de Planoise. Le titre parle de « la cité de l’avenir » ou encore de la « ville aux 40 000 habitants ». La construction de Planoise s’explique par la situation du logement en France à l’époque et donc à Besançon aussi. En 1963, deux Bisontins sur trois habitent encore des logements vétustes. L’extension de la ville est devenue indispensable. Le site de Planoise est retenu par les autorités municipales car c’est le seul territoire proche de la cité qui peut permettre de résoudre les problèmes posés par l’extension rapide de Besançon. En effet, il est vaste et peut donc abriter un grand nombre de logements. Grâce à la création du boulevard nord, Planoise permet la liaison avec la zone industrielle de Trépillot, ainsi qu’avec Montrapon et Palente. Par son relatif éloignement, le site de Planoise limite l’engorgement des voies de circulation du centre et permet de sauvegarder le caractère typique de la cité ancienne. Le 27 janvier 1965, un premier sillon symbolique est tracé à l’aode d’un bulldozer.
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Une ville réaménagée
Le projet de Planoise est d’une telle envergure et d’une telle complexité qu’il ne peut être conduit par la seule ville de Besançon. De nombreux acteurs participent à l’ensemble des opérations notamment l’Etat, la société d’équipement du Doubs, le cabinet d’architectes et les promoteurs publics et privés. Qu’y avait-il à cet endroit auparavant ? En 1877, un fort a été construit sur la colline de Planoise. Il avait pour mission de protéger la route de Dijon-Lyon et la voie ferrée Dole-Dijon. En juin 1968, rue de Franche-Comté, les premiers Planoisiens emménagent et en septembre la rentrée scolaire se fait au milieu des chantiers. Mais, en France, la réalité des grands ensembles ne correspond pas aux projets de leurs concepteurs. La taille des édifices, leur localisation à la périphérie des villes et le manque d’équipements collectifs sont à l’origine d’un désenchantement général. Planoise n’échappe pas à ce phénomène. C’est pour cette raison qu’en 1977, une commission extra-municipale est créée dans le but de rechercher et d’étudier les améliorations à apporter à la cité existante. On en revient à l’idée d’un centre-urbain, point de jonction entre les quartiers existants et un parc de loisirs, centre attractif autour duquel seront réorganisés les commerces et les activités ainsi qu’un réseau de rues piétonnes. L’année suivante, la commission municipale décide de bâtir un projet de zone d’aménagement concerté en s’appuyant sur les observations et les critiques faites sur les quartiers des Epoisses et d’Ile de France. Depuis 1982, le théâtre de l’Espace est installé à Planoise.
D’après un texte d’Alain Gagnieux.
Contexte
Durant les Trente Glorieuses, la population connaît une forte croissance, due au baby-boom et à l'immigration. Parallèlement, l'exode rural s'accélère : Le nombre de paysans baisse de 1946 à 1975 de 7 à 2 millions. Les villes se développent donc considérablement : entre 1954 et 1975, elles gagnent 13 millions d'habitants. Pour répondre au besoin de logements, les banlieues des villes s'équipent de grands ensembles dont les appartements offrent tout le confort moderne. Si depuis la crise des années 80, ces cités sont vues comme des quartiers en difficulté, les « barres » et les « tours » des années 50-60 sont perçues à l'époque comme un progrès. A Nanterre, les immeubles remplacent des bidonvilles où s'entassaient des travailleurs pauvres, immigrés. Sarcelles devient le modèle de cet urbanisme. A proximité de ces grands ensembles s'installent les grandes surfaces : le premier hypermarché Carrefour ouvre en 1963 à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l'Essonne. Le paysage caractéristique des banlieues est en train de naître.Complément(s)
Image(s)
La rentrée scolaire à Planoise.Une photographie sur les débuts de Planoise prise à l’automne 1968
La rentrée 1968 aux Epoisses.Une rentrée au milieu des chantiers.
Document(s)
Population et logements à Besançon
Ce document montre le nombre de logements construits entre 1952 et 1960 avec en parallèle l’évolution de la population.
(c) Alain Gagnieux