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Une monnaie gauloise

Besançon | Doubs | Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie | -200
Antiquité

Une monnaie gauloise
Jean-Louis Dousson, © musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon

Un statère frappé par les Séquanes

Cette pièce est appelée statère : elle est en or et pèse un peu plus de 7 g. Elle a été frappée, c’est-à-dire fabriquée dans la région, par le peuple gaulois des Séquanes. La monnaie apparaît en Gaule pendant le Deuxième Âge du Fer, au cours du IIIe siècle avant notre ère.
Sur le côté face, on voit une tête de roi qui imite le portrait de Philippe II de Macédoine, le père d’Alexandre le Grand. Au revers, on reconnaît un cavalier sur un char, tiré par des chevaux. Si les motifs reproduits sur cette pièce sont inspirés des monnaies grecques, ils ont été transformés à la manière des Gaulois. Les éléments sont simplifiés et stylisés. Ainsi les jambes du cheval sont représentées par de simples traits droits reliés par des petits ronds qui signalent les articulations.
Les Gaulois n’ont pas toujours utilisé la monnaie. Auparavant ils pratiquaient le troc. La présence d’une pièce de monnaie du IIIe siècle av. J.-C. montre qu’ils ont développé leurs échanges et qu’ils font plus de commerce, entre eux, mais aussi avec d’autres peuples.

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Un mode de paiement rare

Il s’agit encore d’un mode de paiement rare et les pièces de monnaie sont sans doute réservées aux achats les plus importants, en particulier les pièces en or comme celle-ci. Leur utilisation est à l’époque assez compliquée car le poids des pièces n’est pas le même partout. Quand on arrive dans une nouvelle région il faut sans doute faire peser ses pièces pour pouvoir les utiliser ou les échanger contre des pièces locales.
Les premières monnaies gauloises, qui sont de lourdes pièces d’or pesant plus de 8 g, ont dû être frappées au cours du IIIe siècle av. J.-C. Ces toutes premières monnaies sont des imitations des statères de Philippe de Macédoine, père d’Alexandre le Grand. Cet emprunt à la culture grecque témoigne de contacts de plus en plus fréquents entre le monde celte et la Méditerranée. L’ambassade des Celtes de Pannonie en Macédoine, en 335 avant J.-C., ou encore la présence de mercenaires celtes dans les armées grecques constituent deux exemples de relations qui ont pu entraîner la diffusion de la monnaie.
La monnaie de Luxiol, datée du IIIe siècle, fait partie de ces imitations de pièces macédoniennes : la face est directement inspirée des visages de souverains macédoniens. On peut hésiter sur le modèle utilisé pour cette pièce en particulier : le motif qui contourne l’oreille pourrait être interprété comme une corne de bélier. Il s’agirait alors d’une référence au passage d’Alexandre le Grand devant l’oracle égyptien du dieu Ammon, dans l’oasis de Siwa. L’attelage est également un thème macédonien mais il est traité ici de manière beaucoup plus stylisée pour correspondre aux motifs traditionnels celtes.
Dans le premier quart du Ier siècle av. J.-C., ce monnayage est peu à peu remplacé par de petites pièces d’argent imitées des deniers romains.

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