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Une délibération du conseil municipal de Pontarlier

Pontarlier | Doubs | Archives de Pontarlier | 1906
Époque contemporaine | République et vie politique XIXe-XXe siècles

Une délibération du conseil municipal de Pontarlier
© AM de Pontarlier

Une pétition des coiffeurs

Voici un extrait du registre du conseil municipal de Pontarlier. C’est une délibération qui fait suite à une pétition de la part des coiffeurs de la ville. En effet, depuis 1906, la loi a mis en place une journée de repos hebdomadaire et cette profession proteste contre le fait que cela soit le dimanche.
Pourquoi cela ? Car, dit le texte, «les pétitionnaires exposent …que la ville de Pontarlier placée à la frontière reçoit le dimanche un certain nombre d’étrangers qui constituent pour eux une clientèle sérieuse à servir immédiatement et dont la suppression leur serait d’un réel préjudice ». Le Conseil met l’accent sur la « bonne entente entre patrons et ouvriers « pour appuyer cette demande. Les coiffeurs pontissaliens obtiennent satisfaction grâce à leur intervention auprès du conseil municipal. A l’exemple de Pontarlier, de nombreuses dérogations assouplissent les résistances liées à l’application de la loi.

En savoir plus

Une loi de la III ème République.

Le 10 mars 1906 a lieu une dramatique explosion dans une mine de charbon. C’est ce que l’on appelle la catastrophe de Courrières. Elle cause la mort de plus de 1100 mineurs. La compagnie minière est impatiente de reprendre l’exploitation et hâte les opérations de sauvetage. Plus de quinze jours après pourtant, des rescapés sont retrouvés. Indignés, les mineurs lancent une grève. Cet épisode joua un rôle essentiel dans l’aboutissement de la loi sur le repos hebdomadaire. Celle-ci est promulguée le 13 juillet 1906. Elle accorde aux salariés de l’industrie et du commerce un repos de 24 heures après 6 jours de travail. L’article 2 de la loi précise que ce repos hebdomadaire est fixé au dimanche. Cette loi a souvent été présentée comme une mesure de compensation à la loi de séparation des Eglises et de l’Etat de 1905. C’est pourtant déjà la Troisième République qui, en 1880, avait supprimé le repos dominical, le considérant comme un héritage du catholicisme. Toutefois, dès avant 1906, la plupart des ouvriers ne travaillait pas le dimanche, au contraire des employés de commerce. La poussée de la gauche aux élections de 1906 et la conviction de nombreux Républicains que la victoire sur l’Eglise est acquise, participent à l’acceptation d’un dimanche chômé sans dimension religieuse. La France est l’avant-dernier pays européen à introduire le repos hebdomadaire. L’Italie l’adoptera en 1907. Cette loi s’inscrit donc dans une série de lois mises en place par la Troisième République.
d’après un texte d’Annie Brischoux avec son aimable autorisation.

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