Une borne miliaire
Une borne comme un repère
Une borne miliaire est une pierre circulaire dressée au bord des routes romaines. Elle sert tout d’abord à orienter le voyageur en lui donnant des indications sur la distance qu’il lui reste à parcourir jusqu’à la capitale de la cité. Mais elle sert aussi à commémorer des réfections de la chaussée. Cette borne a été découverte, réemployée dans un muret, au bord de la grande voie reliant l’Italie à la Gaule par le col des Etroits entre Jougne et Sainte-Croix. elle a été repérée en 1836. Il en manque la base qui était initialement plantée en terre au bord de la route. il en subsiste l’inscription qui comporte de nombreuses abréviations et qui porte la titulaire de l’empereur romain Trajan. Voici ce qui est écrit : » A l’empereur Nerva Trajan César Auguste, grand vainqueur des Germains, fils du divin Nerva grand pontife revêtu du tribunal et dans son deuxième consulat. De Besançon 42 miles pas. »
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Sur un grand axe
A la fin du Ier siècle avant notre ère, l’empereur romain Auguste réorganise les Gaules qui viennent d’être conquises par César. Il confie à son gendre Agrippa le soin de construire plusieurs nouvelles routes stratégiques, la plus importante d’entre elles reliant l’Italie à la Gaule, traverse la Suisse et le Jura. Cet axe a été localisé de longue date grâce aux vestiges archéologiques ou encore grâce aux indices toponymiques. La chaussée a été repérée sur les communes de Nods, Saint-Gorgon et Jougne et correspond à peu près au tracé de l’actuelle route nationale 57. Cette borne miliaire correspond à la commémoration d’une réfection de la voie sous le règne de l’empereur Trajan entre 98 et 117. A Pontarlier même, cette voie a été repérée de part et d’autre du pont sur le Doubs. Elle se présente sous forme d’une couche régulière de cailloux de rivière enrobée d’un liant de sable et de marne de 3 à 8 mètres de large. Le développement de Pontarlier est lé au percement de la voie d’Agrippa. Les commerçants et les artisans profitent du passage de la voie et du gué pour installer leurs boutiques à un point de passage obligé. Les données archéologiques et le le mobilier retrouvés en différents points de la la ville confirment la présence d’un habita réparti le long d’un axe principal, la voie antique. La découverte de mobilier céramique, de tuiles, d’objets divers dénote une certaine richesse probablement liée aux activités artisanales. Le mobilier recueilli est le témoin d’échanges à relativement longue distance. Le bourg devait aussi servir de marché pour les populations rurales des environs.
Le texte de base en latin s’organise ainsi :
IMP(eratori) NERVA(e)
(TR)AIANO
CAES(ari) AVG(usto) GER(manico)
(DI)VI NERVAE F(ilio)
P(ontifici) M(aximo) TR(ibunicia) P(otestate) P(atriae) CO(n)S(uli) II
Vesont(ione) M(ilia) P(assum) (X) LII.