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Proclamation du commissaire de la République de Bourgogne – Franche-Comté

Lons le Saunier | Jura | Archives départementales du Jura | 1944
Époque contemporaine | La guerre aux XIX et XX ème siècle

© AD Jura 3Fi1334

À la veille du débarquement en Normandie, les Alliés, ne reconnaissent pas la légitimité du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) créé le 3 juin 1944 et dirigé par le  général de Gaulle, et réservent à la France, au nom de la légalité incarnée par le gouvernement de Vichy, le sort d’un pays vaincu qui a collaboré avec l’Allemagne nazie. Ils prévoient son occupation et son administration par un gouvernement militaire allié (AMGOT) dans l’attente de la tenue d’élections libres. Dès ses premiers pas sur le sol libéré le 14 juin 1944, le général de Gaulle nomme un commissaire de la République chargé de rétablir la légalité républicaine et d’administrer des territoires libérés sous l’autorité du GPRF, mettant les Alliés devant le fait accompli. Le soutien populaire indéniable dont bénéficie le général de Gaulle conduit les Alliés à reconnaître l’autorité du GPRF le 23 octobre 1944. Les commissaires nommés exerceront leurs responsabilités jusqu’en 1946, date de la mise en place des nouvelles institutions.

En savoir plus

Les commissaires de la République représentant le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République française, sont issus de la Résistance intérieure et de la France Libre. Ils ont pour mission de rétablir les libertés républicaines et l’autorité de l’État dans les territoires nouvellement libérés afin d’éviter toute vacance du pouvoir ou la mise en place d’une administration militaire alliée (AMGOT). Ils doivent, par exemple, veiller à limiter les violences de l’épuration sauvage menée par les Résistants et la population contre les collaborateurs. Ils assurent surtout le lien entre le Gouvernement provisoire et les autorités locales issues de la Résistance, les Comités départementaux et locaux de Libération instaurés en avril 1944 par une ordonnance du Comité Français de Libération Nationale, où l’influence communiste est forte et qui ne sont pas prompts à abandonner l’autorité de fait qu’ils exercent dans les territoires qu’ils ont libérés ou qui ont été abandonnés par l’occupant. Cette tâche exige de la part des commissaires de la République de grandes qualités de diplomatie et suffisamment de fermeté pour rallier au Gouvernement provisoire des chefs de mouvements de la Résistance, idéologiquement divisés, qui ont acquis depuis plusieurs années leur légitimité dans la clandestinité et la lutte contre Vichy et l’occupant. Ils doivent enfin assurer le ravitaillement et la remise en route de l’économie, des tâches pas moins importantes et urgentes pour assurer aux nouvelles autorités une crédibilité durable aux yeux d’une population qui souffre encore largement des pénuries malgré la Libération. À la suite d’un accident survenu dans un maquis de Côte-d’Or début septembre 1944, le commissaire de la République Jean Bouhey, hospitalisé durant plusieurs mois, est remplacé par son adjoint Jean Mairey à la tête de la région Bourgogne – Franche-Comté.

Contexte

La Libération

La France libre, organisée par le général de Gaulle, combat aux côtés des Alliés depuis l’été 1940. Elle prend part en 1943-1944 à la libération de l'Europe.

Ainsi, les Forces Françaises Libres (FFL) participent en novembre 1942 au débarquement en Afrique du Nord, le 6 juin 1944 à celui de Normandie et enfin à celui de Provence le 15 août 1944. Leurs troupes sont en partie composées de soldats des colonies d'Afrique.

Parallèlement, en 1942, Jean Moulin, envoyé du général de Gaulle, assure le lien entre la Résistance extérieure de la France libre et la Résistance intérieure, parfois avec difficulté. La Résistance intérieure accepte finalement l'autorité du général. Les mouvements de Résistance sont unifiés au sein du CNR, le Conseil National de la Résistance. En plus de l'organisation de la Libération, son programme prépare les grandes réformes de la France de l'après-guerre.

En novembre 1943, de Gaulle préside le Comité français de libération nationale qui se transforme le 2 juin 1944 en Gouvernement provisoire de la République française.

Les FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) et les FTP (Francs-Tireurs et Partisans) aident par leurs sabotages et leurs renseignements l'offensive des Alliés. Ils freinent l'armée allemande et désorganisent ses opérations.

Les résistants libèrent certaines régions comme le Sud-Ouest, les Alpes ou le Jura. L'armée allemande réagit avec une violence extrême. Elle se livre à de terribles exactions comme à Oradour-sur-Glane, dans la Haute-Vienne, où une division SS abat ou brûle vifs 642 villageois et réfugiés, dont 240 femmes et enfants.

C'est la Résistance intérieure qui organise en août 1944 la libération de Paris, qui n'était pas prévue par les Alliés. L'opération se déroule en relation avec la deuxième division blindée du général Leclerc, qui se dirige en toute hâte vers la capitale. Le 26 août 1944, le général de Gaulle défile dans Paris libéré. Il descend les Champs-Élysées en triomphateur. Personne ne conteste son autorité.

Des poches de résistance allemande subsistent jusqu'au printemps 1945 où la totalité du territoire est enfin libérée.

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