Portrait de Nicolas Perrenot de Granvelle (vers 1548) par Tiziano Vecellio (dit Le Titien) et atelier
Le portrait de Nicolas Perrenot de Granvelle, exposé au musée du Temps à Besançon, a probablement été́ peint en 1548 à Augsbourg (Allemagne) lors du séjour du Titien à la cour de Charles QuintIl est élu empereur du Saint Empire romain germanique en 1519. Ses héritages européens et les possessions espagnoles d’Amérique le placent à la tête d’un empire sur lequel « jamais le soleil ne se couche ». Lassé, déçu par ses échecs, il abdique à Bruxelles le 25 octobre 1555.. C’est à cette occasion qu’il réalise le portrait équestre de l’empereur pour célébrer la victoire de Mühlberg (1547), aujourd’hui conservé à Madrid au musée du Prado. Deux autres portraits de la famille Granvelle ont aussi été́ exécutés : celui de Nicole Bonvalot, épouse de Nicolas Perrenot de Granvelle qui est perdu, alors que celui d’Antoine de Granvelle est conservé à Kansas City.
Dans ce portrait de cour, Titien met en avant le pouvoir et la richesse de cet aristocrate bisontin. Nicolas Perrenot de Granvelle, figuré de trois quarts sur un fond sombre et neutre, est revêtu d’un habit noir avec un revers en fourrure. Afin de souligner son haut rang, une croix en argent suspendue à un collier d’or et une croix brodée en étoffe verte montrent son appartenance à l’ordre espagnol d’Alcantara. Il tient dans sa main droite une missive adressée « Al Ill (ustrissime) », Charles QuintIl est élu empereur du Saint Empire romain germanique en 1519. Ses héritages européens et les possessions espagnoles d’Amérique le placent à la tête d’un empire sur lequel « jamais le soleil ne se couche ». Lassé, déçu par ses échecs, il abdique à Bruxelles le 25 octobre 1555., afin de montrer sa fonction de premier conseiller de l’empereur.
En savoir plus
Le Titien, un artiste de la Renaissance
Tiziano Vecellio, dit Le Titien (Pieve di Cadore, vers 1485-1488 – Venise, 1576), a réalisé des œuvres d’une grande diversité : tableaux profanes, retables religieux et portraits d’apparat. A la mort de Giovanni Bellini, en 1516, il est nommé peintre officiel de la République de Venise. Il reçoit des commandes des plus grands princes d’Europe : Frédéric II Gonzague à Mantoue et Ferrare, le pape Paul III à Rome et Charles QuintIl est élu empereur du Saint Empire romain germanique en 1519. Ses héritages européens et les possessions espagnoles d’Amérique le placent à la tête d’un empire sur lequel « jamais le soleil ne se couche ». Lassé, déçu par ses échecs, il abdique à Bruxelles le 25 octobre 1555. à Augsbourg. En 1533, l’empereur lui accorde les titres de comteDurant le Haut Moyen Âge et sous l’Empire carolingien, représentant du pouvoir du roi ou de l’Empereur dans des régions appelées comtés. Vers l’An Mil, les comtes deviennent de puissants seigneurs à la tête de leur comté, indépendants de fait du pouvoir royal. Palatin et de chevalier de l’Éperon d’Or. Il est souvent assimilé à Apelle : le peintre vénitien est le portraitiste favori de l’empereur comme le peintre grec l’était d’Alexandre le Grand. Dans ses portraits, Le Titien représente la ressemblance et la noblesse du sujet mais aussi son autorité politique et sociale.
Nicolas Perrenot de Granvelle, une carrière au service des Habsbourg
Fils d’un notaire d’Ornans, Nicolas Perrenot est né en 1484 ou 1486. Il obtient le grade de docteur en droit à l’université́ de Dole puis devient conseiller au parlement en 1518. Il rencontre des personnages influents comme Gattinara (président du parlement puis chancelier de l’Empire). Il épouse Nicole Bonvalot, issue d’une famille fortunée de Besançon, en 1513.
En 1519, il est appelé́ auprès de Marguerite d’Autriche, tante de Charles QuintIl est élu empereur du Saint Empire romain germanique en 1519. Ses héritages européens et les possessions espagnoles d’Amérique le placent à la tête d’un empire sur lequel « jamais le soleil ne se couche ». Lassé, déçu par ses échecs, il abdique à Bruxelles le 25 octobre 1555. et gouvernante des Pays-Bas et du comté de Bourgogne. Remarqué et appuyé́ par la régente, il entre au conseil privé de Charles QuintIl est élu empereur du Saint Empire romain germanique en 1519. Ses héritages européens et les possessions espagnoles d’Amérique le placent à la tête d’un empire sur lequel « jamais le soleil ne se couche ». Lassé, déçu par ses échecs, il abdique à Bruxelles le 25 octobre 1555. en 1524 avec le titre de Premier conseiller d’Etat. Il s’occupe particulièrement des relations diplomatiques avec la France. A la mort de Marguerite d’Autriche en 1530, Charles QuintIl est élu empereur du Saint Empire romain germanique en 1519. Ses héritages européens et les possessions espagnoles d’Amérique le placent à la tête d’un empire sur lequel « jamais le soleil ne se couche ». Lassé, déçu par ses échecs, il abdique à Bruxelles le 25 octobre 1555. nomme Nicolas garde des Sceaux. Il joue un rôle dans toutes les décisions prises par l’empereur aussi bien militaires que religieuses. Chargé particulièrement des affaires etrangères, il œuvre pour assurer la coexistence entre catholiques et protestants et maintenir l’unité́ de l’Empire. Mort en 1550 à Augsbourg, il est enterré dans la chapellePetit lieu de culte construit à la campagne, sur un domaine privé, dans un hôpital… ou partie annexe d’une église qui comporte un autel. funéraire des Granvelle à l’église des Carmes de Besançon.
Tout au long de sa carrière, Nicolas s’est enrichi grâce à des seigneuries achetées en Franche Comté mais aussi aux gratifications liées à ses fonctions auprès de l’empereur. Ses richesses lui permettent de faire construire à Besançon en plein cœur du centre-ville son palais, symbole de son pouvoir politique mais aussi moyen pour faire oublier ses origines roturières.
Benjamin Perrier, professeur missionné par la DRAEAC au musée du Temps et des Beaux-arts et d’ArchéologieScience des vestiges anciens, des traces matérielles laissées par le passé, que l’on retrouve notamment en procédant à des fouilles. L’archéologie n’est pas réservée à l’Antiquité. Des fouilles permettent de retrouver des traces de toutes les époques, y compris de l’histoire contemporaine… de Besançon
Complément(s)
Site(s)
Sur le site du musée du Temps, le dossier pédagogique La Renaissance au musée du Temps
https://www.mdt.besancon.fr/wp-content/uploads/2023/03/La-Renaissance-au-musee-du-Temps-def.pdf
Sur le site Mémoire vive (patrimoine numérisé de Besançon), une page dédiée à Antoine de Granvelle (le fils de Nicolas Perrenot de Granvelle) et son image
Sur la Web Gallery of Art, des œuvres du Titien
https://www.wga.hu/index1.html