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Les machines à vapeur dans les mines de La Chapelle-sous-Dun en 1844

La Chapelle-sous-Dun | Saône-et-Loire | Archives départementales de Saône-et-Loire | 1844
Époque contemporaine | L'âge industriel

© Archives départementales de Saône-et-Loire, M 3086

Ce document de quatre pages, daté de novembre 1844, et accompagné d’un plan aquarellé (voir compléments ci-dessous) a été transmis par Marc Teissier, propriétaire des houillères de la Chapelle-sous-Dun à la préfecture afin d’obtenir l’autorisation d’utiliser des chaudières et des machines à vapeur sur le site minier.
En effet, pour se mettre en conformité avec l’ordonnance royale de 1843, le directeur comptable dresse un descriptif précis des machines à vapeur utilisées au niveau des trois puits exploités : puits n° 4, puits Marc et puits de la forge. Outre leur description technique (forme, dimensions, matériau, puissance), le rapport mentionne aussi leurs usages (épuisement de l’eau des galeries et extraction de la houille) et, pour des raisons de sécurité, leur localisation (par rapport aux habitations et voies publiques).

En savoir plus

Moins connue que Le Creusot, Blanzy ou Montceau, l’exploitation minière de La Chapelle-sous-Dun est attestée dès 1778 par un dénommé Tranchand, qui se voit accorder une concession en 1801. Mais en 1809, Melle Chambon reçoit une autre concession à La Chapelle-sous-Dun. Cette division des exploitations houillères sur le territoire d’une même commune va être à l’origine de querelles concernant leurs limites, dans les années 1830-1840, opposant les associés Bruyas-Gay à messieurs Teyssier-De Villaine.
Parallèlement, l’ordonnance royale du 29 octobre 1823 instaure un règlement sur les machines à vapeur à haute pression et en juillet 1825, M. Berthaud, ingénieur des Ponts et Chaussées, est nommé pour contrôler l’application de cette législation en Saône-et-Loire. L’enquête nationale de septembre 1825 permet d’évaluer à seulement une trentaine le nombre de machines à vapeur dans le département, principalement dans les secteurs minier et métallurgique, ainsi que la batellerie et la meunerie. Les décennies suivantes voient une véritable explosion de la machine à vapeur, qui reste soumise à législation et au contrôle de l’état. Ce document illustre donc l’âge industriel qui s’est développé lentement et tardivement dans des zones rurales comme La Chapelle-sous-Dun.

Contexte

Au XVIIIe siècle en Angleterre, la population augmente. Les besoins en produits fabriqués s'accroissent. Pour répondre à la demande grandissante de cotonnades indiennes, des artisans anglais perfectionnent les machines à filer et les métiers à tisser. La production textile est mécanisée. Les progrès sont extraordinaires : en 1800, un ouvrier dans un atelier de filature file autant avec la nouvelle mule-jenny que 400 personnes avec les anciens rouets ! Dans les années 1760, l'ingénieur écossais James Watt améliore la machine à vapeur. Elle devient un puissant moteur, d'une force bien supérieure à l'homme ou l'animal pour actionner les machines. L'industrie l'adopte rapidement. À partir de 1785, les mules-jennies sont actionnées par la force-vapeur. Une série d'inventions multiplie les nouvelles machines. Les besoins en matériaux et en énergie entraînent l'essor de la sidérurgie et des industries minières. Le textile poursuit son bond en avant. Les usines s'installent dans les régions où les minerais sont extraits, en Angleterre, en France et en Allemagne. Naît ainsi la grande industrie. Elle concentre dans les usines une main-d'œuvre ouvrière qui travaille au rythme des machines. C'est l'ère du machinisme. Certaines usines regroupent des milliers d'ouvriers comme les forges des Schneider au Creusot. Les paysages du Nord-Est de la France, du Massif central ou de la Ruhr en Allemagne se transforment. Ces régions industrielles voient se multiplier les hauts-fourneaux de la sidérurgie, les terrils et chevalement des mines, les grandes cheminées des usines. Ces bouleversements sont désignés par l'expression « révolution industrielle ». Désormais, des historiens préfèrent parler d'industrialisation. Ils insistent sur la lenteur des progrès. Jusqu'en 1850, l'essentiel de la force motrice est toujours fourni par chevaux et moulins ! L'organisation traditionnelle du travail et l'artisanat cohabitent avec les formes modernes de l'industrie durant tout le XIXe siècle.

Complément(s)

Image(s)

© Archives départementales de Saône-et-Loire, M 3086

© Archives départementales de Saône-et-Loire, M 3086

© Archives départementales de Saône-et-Loire, M 3086

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