retour

Les forges de Baignes

Baignes | Haute-Saône | Archives de Haute-Saône | 1833
Époque contemporaine | L'âge industriel

© Archives départementales de Haute-Saône, , 301 S3.

Les forges de Baignes

Sur ce plan il est possible d’observer les forges au XIXème siècle, surnommées les « usines ». La cheminée, symbole de l’industrialisation, est présente. Les machines qui servaient à la production, y sont également visibles. Un fourneau servait à couler la fonte. Un cours d’eau comme la Baignotte est essentiel à la production de fonte car il permet d’actionner les soufflets du haut fourneau. Les forêts des environs permettent aussi le fonctionnement des forges, car il faut du bois pour alimenter le feu des machines. Situées à environ 10 kilomètres de Vesoul, les forges de Baignes fonctionnent depuis le XVI ème siècle mais connaissent leur apogée au XVIII ème siècle avant de se reconvertir en fonderie de seconde fusion à la moitié du XIXème siècle. À cette époque, la Haute-Saône compte une cinquantaine de hauts-fourneaux. Équipées d’un haut fourneau puis d’une machine à vapeur, des objets à usage domestique tels que des fourneaux, des fers à gaufres ou encore des fontaines communales sont fabriqués dans ces forges. Les produits issus de la fonte n’étant plus à la mode, les forges ferment définitivement leurs portes en 1961.

En savoir plus

Plus de 120 ouvriers sont employés à Baignes au début du XXème siècle. Les ouvriers des forges logent dans des bâtiments à proximité des bâtiments de production et qui forment une rue qui s’étend. Ces bâtiments présentent une certaine originalité car ils disposent d’un étage afin de loger les familles nombreuses des ouvriers. Certains pouvaient également parfois disposer d’un petit jardin et de bois de chauffage. Une société de secours mutuels a même été mise en place à Baignes. Les ouvriers avaient ainsi la possibilité de cotiser afin de recevoir des soins et des médicaments. On distingue la catégorie des ouvriers « internes », constituée des ouvriers très spécialisés, des ouvriers qualifiés, des « goujards » (ouvriers à tout faire), de celle des ouvriers « externes », mieux payés et vivant en dehors des forges, notamment dans les forêts environnantes. Le travail dans les forges était dur : 12 heures de travail quotidiennes dans une chaleur extrême, ce qui incite à une grande consommation de liquide. Les salaires sont insuffisants pour subvenir aux besoins alimentaires des ouvriers. Le maître de forge quant à lui habite une maison de maître imposante, qui dispose même d’un pigeonnier, privilège seigneurial. Elle symbolise l’enrichissement du dirigeant des forges. Mr Rochet, dont les archives de la famille sont consultables aux archives départementales de la Haute-Saône est un maître de forges propriétaire des forges. Ce qui est plutôt rare, car les forges sont d’ordinaire cédées en fermage.

Florette Coudriet, professeure d’histoire-géographie.

Contexte

Au XVIIIe siècle en Angleterre, la population augmente. Les besoins en produits fabriqués s'accroissent. Pour répondre à la demande grandissante de cotonnades indiennes, des artisans anglais perfectionnent les machines à filer et les métiers à tisser. La production textile est mécanisée. Les progrès sont extraordinaires : en 1800, un ouvrier dans un atelier de filature file autant avec la nouvelle mule-jenny que 400 personnes avec les anciens rouets ! Dans les années 1760, l'ingénieur écossais James Watt améliore la machine à vapeur. Elle devient un puissant moteur, d'une force bien supérieure à l'homme ou l'animal pour actionner les machines. L'industrie l'adopte rapidement. À partir de 1785, les mules-jennies sont actionnées par la force-vapeur. Une série d'inventions multiplie les nouvelles machines. Les besoins en matériaux et en énergie entraînent l'essor de la sidérurgie et des industries minières. Le textile poursuit son bond en avant. Les usines s'installent dans les régions où les minerais sont extraits, en Angleterre, en France et en Allemagne. Naît ainsi la grande industrie. Elle concentre dans les usines une main-d'œuvre ouvrière qui travaille au rythme des machines. C'est l'ère du machinisme. Certaines usines regroupent des milliers d'ouvriers comme les forges des Schneider au Creusot. Les paysages du Nord-Est de la France, du Massif central ou de la Ruhr en Allemagne se transforment. Ces régions industrielles voient se multiplier les hauts-fourneaux de la sidérurgie, les terrils et chevalement des mines, les grandes cheminées des usines. Ces bouleversements sont désignés par l'expression « révolution industrielle ». Désormais, des historiens préfèrent parler d'industrialisation. Ils insistent sur la lenteur des progrès. Jusqu'en 1850, l'essentiel de la force motrice est toujours fourni par chevaux et moulins ! L'organisation traditionnelle du travail et l'artisanat cohabitent avec les formes modernes de l'industrie durant tout le XIXe siècle.

Complément(s)

Image(s)

Les logements ouvriers © AFB

 

Les chemins vicinaux

Abonnez-vous à notre lettre d'information !

et restez informé(e) de l'actualité du site

retour