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Les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale à Belfort

Belfort | Territoire de Belfort | Archives départementales du Territoire de Belfort | 1944
Époque contemporaine | La guerre aux XIX et XX ème siècle

© AD90, 11 fi

Cette affiche, datée du 20 novembre 1944, est publiée alors que les soldats de la 1ère Armée française entrent dans la ville de Belfort. Lucien Laumet (1912-1951), nommé préfet du Territoire de Belfort par Jean Bouhey, Commissaire de la République de Bourgogne et de Franche-Comté le 24 aout 1944, est installé secrètement le 1er novembre 1944 dans une ville encore occupée par les troupes allemandes. Sa première intention est de se faire connaître de ses administrés. Il évoque son parcours de prisonnier de guerre puis de résistant dans les Forces Françaises de l’Intérieur, reconnaît le Général de Gaulle comme chef de la Libération et insiste sur les valeurs de la Résistance (« Les jours heureux », programme du Conseil National de la Résistance, 15 mars 1944) qui seront au fondement de la nouvelle République. A l’échelle du département, il souhaite unir les habitants autour de valeurs fortes afin d’établir un nouvel ordre moral et social. Particulièrement attaché aux souffrances endurées par ses compatriotes, il permet, en mai 1945, aux membres de la mission « Braun » de rapatrier les prisonniers Belfortains du camp de Dachau. A l’été 1949, il quitte Belfort pour de nouvelles fonctions en tant qu’attaché au cabinet du ministre des Travaux Publics et des Transports.

En savoir plus

L’attente de la libération est longue pour les Belfortains ; le 20 septembre 1944, les troupes de la 1ère Armée cessent leur progression à quelques dizaines de kilomètres de Belfort. Les quartiers de la gare et de la Pépinière subissent les bombardements alliés, la population souffre de pénuries et des réquisitions. Des Résistants sont capturés et exécutés ; 800 hommes sont raflés le 14 septembre et envoyés dans les usines allemandes. Plusieurs milliers d’enfants sont évacués vers la Suisse par la Croix-Rouge.

C’est dans la nuit du 19 au 20 novembre 1944 que les libérateurs s’emparent du fort du Salbert. Une trentaine d’hommes, guidés par l’aspirant Jean Delvigne, part en mission de reconnaissance jusqu’à l’usine Alsthom dans l’attente des chars. Ceux-ci pénètrent dans la ville par la rue de Cravanche qui sera baptisée rue de la 1ère Armée. Durant une semaine des violents combats éclatent dans toute la ville. De nombreuses victimes sont à déplorer ; Ali Zmaïli, jeune marocain membre du 6ème Régiment des Chasseurs d’Afrique, meurt prisonnier du char Bugeaud, atteint par un tir allemand avenue Jean Jaurès. Le groupement des commandos d’Afrique, chargé de libérer le fort de Roppe, tombe dans une embuscade dans la forêt de l’Arsot. Les commandos de Provence se portent à son secours mais le groupe perd une quarantaine d’hommes.

Les libérateurs reprennent la ville, rue par rue dans les jours qui suivent. Dans la nuit du 24 au 25 novembre, de peur d’être encerclés, les Allemands évacuent la Citadelle. Dans la matinée, le 8ème régiment de Tirailleurs marocains reprend la forteresse, le drapeau tricolore sera hissé à son sommet par le commandant Henri Barjou.

Sandrine Bozzoli, professeure d’histoire-géographie.

Contexte

La Libération

La France libre, organisée par le général de Gaulle, combat aux côtés des Alliés depuis l’été 1940. Elle prend part en 1943-1944 à la libération de l'Europe.

Ainsi, les Forces Françaises Libres (FFL) participent en novembre 1942 au débarquement en Afrique du Nord, le 6 juin 1944 à celui de Normandie et enfin à celui de Provence le 15 août 1944. Leurs troupes sont en partie composées de soldats des colonies d'Afrique.

Parallèlement, en 1942, Jean Moulin, envoyé du général de Gaulle, assure le lien entre la Résistance extérieure de la France libre et la Résistance intérieure, parfois avec difficulté. La Résistance intérieure accepte finalement l'autorité du général. Les mouvements de Résistance sont unifiés au sein du CNR, le Conseil National de la Résistance. En plus de l'organisation de la Libération, son programme prépare les grandes réformes de la France de l'après-guerre.

En novembre 1943, de Gaulle préside le Comité français de libération nationale qui se transforme le 2 juin 1944 en Gouvernement provisoire de la République française.

Les FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) et les FTP (Francs-Tireurs et Partisans) aident par leurs sabotages et leurs renseignements l'offensive des Alliés. Ils freinent l'armée allemande et désorganisent ses opérations.

Les résistants libèrent certaines régions comme le Sud-Ouest, les Alpes ou le Jura. L'armée allemande réagit avec une violence extrême. Elle se livre à de terribles exactions comme à Oradour-sur-Glane, dans la Haute-Vienne, où une division SS abat ou brûle vifs 642 villageois et réfugiés, dont 240 femmes et enfants.

C'est la Résistance intérieure qui organise en août 1944 la libération de Paris, qui n'était pas prévue par les Alliés. L'opération se déroule en relation avec la deuxième division blindée du général Leclerc, qui se dirige en toute hâte vers la capitale. Le 26 août 1944, le général de Gaulle défile dans Paris libéré. Il descend les Champs-Élysées en triomphateur. Personne ne conteste son autorité.

Des poches de résistance allemande subsistent jusqu'au printemps 1945 où la totalité du territoire est enfin libérée.

Complément(s)

Autre(s) ressource(s)

Les chars de la 1ère Armée combattent pour la libération de Belfort. Ils prennent ici position afin de tirer sur la Citadelle, toujours tenue par les Allemands. 22 novembre 1944.

Les chars de la 1ère Armée combattent pour la libération de Belfort. Ils prennent ici position afin de tirer sur la Citadelle, toujours tenue par les Allemands. 22 novembre 1944.

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