Le travail des paysans
Le travail des paysans
Ceci est une enluminure qui évoque le travail des paysans. Au premier plan, on voit le travail de labourage de la terre grâce à une charrue tirée par deux chevaux. Ils portent le collier d’épaule qui évite l’étranglement de l’animal. Derrière, à droite, un paysan sème à la volée. Il est plus difficile en revanche de voir un autre paysan qui passe une herse et qui, en brisant les mottes de la terre labourée, permet de couvrir les graines. On aperçoit la maison du paysan ainsi que la campagne. On voit dans le ciel le signe du bélier, ce qui situe l’action au mois d’avril. Il s’agit donc de semailles de printemps. On peut relever également les couleurs de cette enluminure qui donnent de la profondeur et du dynamisme à la scène représentée. Cette enluminure est associée avec d’autres pour former un calendrier appelé les Heures à l’usage de Rome. Ce document est extrait d’un livre d’Heures. Les destinataires de cet ouvrage étaient Jean d’Achey, baron de Thoraise et seigneur d’Avilley, et son épouse Marguerite. Il date de 1540 et provient de Bruxelles.
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Un support particulier : l’enluminure
La vie des paysans est rythmée par un calendrier précis de travaux agricoles pour lesquels ils utilisent un outillage rudimentaire comme la faux, la serpe, la houe ou le fléau. L’ensemble du livre d’Heures montre les occupations spécifiques à chaque mois et, en haut de chaque scène, le signe zodiacal qui s’y rapporte.
L’enluminure est une pratique typiquement médiévale, répandue dans tous les pays d’Europe occidentale. Il s’agit de décorer manuellement un livre manuscrit. Le mot enluminure vient du latin lumen, qui signifie lumière. Enluminer, c’est donc mettre de la lumière, c’est-à-dire de l’or – celui qui entoure la tête des saints ou du Christ et produit cette lumière divine. En effet, la majorité des enluminures ornaient des textes religieux. À partir de la fin du XVe siècle, on peut remarquer que les personnages des miniatures s’individualisent, les paysages deviennent plus réalistes. En tous les cas, posséder un manuscrit enluminé était un signe de richesse. Le livre était en effet un objet rare et au coût très élevé du fait de l’abondance des enluminures. Ceux qui les possédaient, conscients de leur valeur, les rangeaient dans un coffre avec les bourses et les tissus précieux. Les plus riches, comme les rois, les collectionnaient et les transmettaient à leurs descendants. Les communautés religieuses les rangeaient quant à elles soigneusement dans la bibliothèque. Ce livre d’Heures appartient à Marguerite d’Achey. Il ne s’agit pas de n’importe qui, puisqu’elle est un des quinze enfants de Nicolas Perrenot de Granvelle et Nicole Bonvalot. Elle est née le 16 juillet 1516. D’abord mariée avec Léonard de Grammont, elle épouse ensuite Jean d’Achey, baron de Thoraise. À Besançon, le plus ancien des manuscrits possédés par la bibliothèque municipale date du VIIe siècle, la plupart sont du XVe siècle. Parmi les trésors possédés, un manuscrit calligraphié et enluminé pour le roi de France Charles V en 1372, intitulé Traités philosophiques et moraux, ainsi que La cité de Dieu de SaintChrétien déclaré exemplaire selon les règles de l’Eglise catholique. Les catholiques croient que les saints gardent le pouvoir, après leur mort, d’exaucer les prières et de faire des miracles en implorant Dieu au nom des croyants. Augustin (XVe siècle), aux gravures sur bois peintes.