Le quartier des forges
Un quartier marqué par l'industrie
Le quartier des forges d’Audincourt perpétue dans son nom le souvenir de la principale activité industrielle qui a fait prospérer la ville de 1619 à 1968 : la sidérurgieEnsemble des techniques de production du fer, de la fonte et de l’acier. qui produit barres et tôles d’acier. Le minerai de fer est d’abord réduit dans un haut fourneau. La fonte obtenue est coulée en lingots qui, par martelage, seront affinés et convertis en barres, tôles ou fils de fer par l’action du martinet, du marteau pilon ou du laminoirMachine composée de deux grands cylindres d’acier qui tournent en sens inverse entre lesquels on fait passer le métal à laminer. Laminer une masse métallique, c’est la réduire en feuille, en lames ou en barres minces.. Le paysage urbain garde de nombreuses traces de ce passé industriel qui a marqué douze générations d’ouvriers et a façonné la ville. On d’abord de multiples cités ouvrières aux petites maisons toutes semblables les unes à côté des autres. Le long du Doubs, il reste encore de vastes bâtiments à l’architecture typique des usines du XIXe siècle avec leur armature métallique, leur mur de briques, matériau ignifuge et bon marché.
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L’empreinte de l’industrie
Les Forges d’Audincourt sont fondées dès 1619 au bord du Doubs sur l’ordre de Jean Frédéric, un prince mercantiliste qui veille à enrichir ses États en valorisant ses ressources. Le potentiel local est parfaitement optimisé : le minerai de fer est extrait dans la région jusqu’en 1885, la rivière fournit la force motrice et amène par flottage le bois de la montagne jurassienne, converti en charbon de bois et utilisé comme combustible jusqu’en 1904. Cette activité rythme la vie de la ville pendant trois siècles et demi jusqu’à la fermeture en 1968 et façonne le paysage urbain. Tout ici reflète cet industrieux passé à travers la toponymie (place ou square des forgerons, cité des forges, rue du four martin…) et les armoiries de la ville, créées en 1962 qui représentent l’enclume et les marteaux sautoirs. Le cadre géographique est aussi profondément imprégné par cette aventure industrielle qui atteint son apogée après la seconde guerre mondiale avec un effectif de 1400 ouvriers. Reste le long du Doubs un vaste parc industriel comprenant des aciéries, des laminoirs et des entrepôts, à l’architecture fonctionnelle. La structure porteuse est constituée d’une armature métallique, remplie de briques, matériau peu coûteux produit sur place et résistant au feu. Les édifices sont couverts de sheds et surmontés de cheminées élancées, car les forges sont dotées d’une machine à vapeur en 1906. Les cités ouvrières pourvues de jardinets pour assurer l’autosubsistance des familles et procurer des loisirs sains aux ouvriers tout comme les équipements collectifs : écoles libres, dispensaires et même l’église de l’Immaculée Conception sont d’autres témoins de l’importance et de la pérennité de l’activité sidérurgique. L’ouvrier est pris en charge du berceau à la tombe par la Société des Forges qui applique une politique sociale novatrice. Elle offre par exemple des salaires plus élevés que la moyenne et crée une caisse de secours et de prévoyance, ancêtre de la sécurité sociale, en cas de maladie, d’accident du travail ou de décès.
Complément(s)
Image(s)
Document(s)
Le règlement général des ateliers (1859)
« La subordination, le bon ordre, la régularité dans le travail étant indispensables à la bonne marche de tout établissement industriel… », ainsi débute le règlement intérieur des ateliers des Forges d’Audincourt.