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Le plan du château de Granges-le-Bourg au XVIIIème siècle

Granges-le-Bourg | Haute-Saône | Archives de Haute-Saône | 1700
Moyen Âge | Sociétés médiévales

© Archives départementales de Haute-Saône, E177

Les archives départementales de la Haute-Saône conservent ce plan aquarellé du château de Granges-le-Bourg levé au XVIIIe siècle dans le but de délimiter les propriétés. Le château est alors inhabité depuis un certain temps déjà. On distingue encore cependant de nombreux éléments constitutifs d’un château-fort comme l’emplacement des fossés qui sont redevenus des vergers indiqués dans la légende avec les noms de leurs propriétaires. En 2 sur le plan, les douves sont encore présentes sur une partie du château. D’autres vestiges importants sont encore visibles et témoignent de la dimension de cet édifice : ils permettent de connaitre l’agencement du château avec le logis du seigneur, le donjon (numéro 1), la chapelle (numéro 5) sur la plate-forme la plus élevée et, en bas, la basse-cour et les latrines. Le numéro 6 indique que le seigneur de Granges possédait un pouvoir de justice avec l’emplacement des prisons, et le numéro 7 indique la présence du four banal.

En savoir plus

La première mention du château de Granges se trouve dans une charte de 1105. Entre le Xe et XIe siècle, la famille des Granges bâtit son château sur une colline proche, celle-ci s’avère stratégique sur la route qui mène de Montbéliard à Lure et à Luxeuil. Le château occupe une position dominante sur un éperon barré à l’est par un fossé d’une quinzaine de mètres de large. Il est enveloppé par le bourg sur les trois autres côtés. Les villageois se regroupent près du château et jurent allégeance au maître des lieux .Les barons de Granges deviennent des seigneurs puissants et respectés.

La nouvelle communauté se développe rapidement et devient un bourg de près de 500 habitants vers 1300. Quatre foires annuelles se tiennent alors à Granges et des halles sont construites, ce qui est un symbole de prospérité économique.

En 1298 : Guillaume de Granges meurt sans descendance et la seigneurie est intégrée au comté de Montbéliard dont elle était vassale. En 1377 : Les Autrichiens s’emparent du Bourg mais se révèlent incapables de prendre le château, grâce entre autres à sa position favorable. Par la suite, Granges-le-Bourg suit l’histoire globale de la Franche-Comté avec ses nombreux soubresauts. En 1668, lors de la première conquête de la Franche-Comté par les troupes de Louis XIV, le château est démantelé comme beaucoup d’autres châteaux- forts. Au XVIIIe siècle, le château est inhabité et ses fossés sont redevenus des vergers comme l’atteste le plan conservé aux Archives départementales de Haute-Saône. Des ruines importantes sont encore visibles et témoignent de la dimension de cet édifice : elles permettent de connaitre l’agencement du château avec le logis, le donjon et la chapelle sur la plate-forme la plus élevée et, en bas, la basse-cour et les latrines.

Didier Roux, professeur d’histoire-géographie, détaché aux Archives de Haute-Saône.

Contexte

Rôle politique et militaire des châteaux au Moyen Age À partir du Xe siècle, les seigneurs construisent des demeures fortifiées. Ces premiers châteaux sont bâtis en bois. Ils se réduisent souvent à une simple tour, située sur une hauteur naturelle ou artificielle (motte), entourée d'un fossé et d'une palissade. Ces châteaux symbolisent le pouvoir d'un seigneur sur ses terres et sur les populations qui s'y trouvent. Ils jouent aussi un rôle protecteur et assurent la sécurité d'une région. Aux XIIe et XIIIe siècles, les châteaux deviennent d'imposantes forteresses de pierre. Une grande tour, le donjon, sert de demeure au seigneur et d'ultime refuge en cas d'attaque. Les douves, le pont-levis, les murs et les tours d'enceinte, défendent l'accès à la place forte. Au sommet des tours et des murs, merlons et créneaux permettent l'observation et le tir. Les défenseurs peuvent tirer des flèches depuis les hourds et les meurtrières. Les mâchicoulis permettent de laisser tomber sur les assaillants des projectiles, de la poix chaude... Des défenses avancées, les barbacanes, peuvent garder l'entrée vers le pont-levis.

Complément(s)

Site(s)

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