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Le fort Griffon

Besançon | Doubs | 1678
Époque moderne

Le fort Griffon
© Ville de Besançon

Le complément indispensable de la citadelle

Cet endroit fortifié appelé fort, joue un rôle important dans la défense de la ville de Besançon à la suite de la conquête de la Franche Comté par Louis XIV, à la fin du XVIIe siècle. Vauban, l’ingénieur militaire de Louis XIV, est chargé de mettre au point un système de places fortes capables de défendre les frontières de la France face à une invasion ennemie. La ville de Besançon est intégrée à ce système. Vauban choisit le Fort Griffon comme élément clé de défense de Besançon car ce lieu, en hauteur et à l’écart de la ville au XVIIe siècle, permet de voir arriver les attaques venant de la campagne. Il peut également servir à tirer sur la ville qui s’étend à ses pieds, si elle se rebelle. Vauban fait construire au sommet du fort des logements, appelés casernes, destinées aux soldats chargés de veiller sur la ville. Auparavant les troupes n’avaient pas de logement, étaient donc contraintes de se loger chez l’habitant et ne se gênaient pas pour abuser des populations. Un système de fortifications autour des casernes permet de surveiller et de tirer sur l’ennemi si besoin. A proximité des fortifications, un bâtiment est utilisé comme réserve pour le matériel militaire. Ce système de défense de la ville semble avoir été efficace puisque Besançon a été épargnée par les attaques jusqu’à la seconde guerre mondiale

En savoir plus

La caserne Griffon

Le fort actuel a été construit de 1680 à 1683 sur des plans de Vauban. Il succède à un premier bastion, qui aurait été établi en 1595 par l’ingénieur italien Jean Griffoni, alors que les troupes du roi de France Henri IV menaçaient Besançon d’un siège. Tête de pont de la ville, ce fort qui occupe un emplacement privilégié peut être considéré comme la seconde citadelle de Besançon, séparée de la première par le seul pont de l’époque : le pont Battant. Il joue le rôle d’un réduit représentant la position clé de la rive droite. Son tracé permet de tirer à la fois sur la campagne en cas d’attaque, mais aussi sur la ville en cas de rébellion des bisontins contre le nouveau souverain Louis XIV. « Lui seul avec une garnison de 200 hommes contiendra mieux le peuple que ne pourraient pas faire 1200 logés dans les casernes ordinaires » disait Vauban. A l’ouest, il possédait une porte d’entrée, munie d’un pont-levis qui, jusqu’au début du XXe siècle, était protégée par un fossé, aujourd’hui comblé. Dans la cour s’élèvent la chapelle et trois corps de casernes, prototype de la caserne à la Vauban. Deux casernes parallèles servent de logement pour deux cents soldats et l’autre corps de bâtiment est utilisé par le gouverneur et les officiers. Le puits qui se trouvait au milieu de la cour a disparu, mais il reste une citerne encore visible, le long d’une des deux casernes. Le fort est composé de trois bastions. Au nord se le grand bastion en forme de demi-lune. Deux étages servaient à tirer sur l’ennemi : l’un était utilisé par l’infanterie, l’autre par l’artillerie. Sur les flancs de ce bastion se trouvaient des pièces d’artillerie. Un bâtiment proche du grand bastion servait d’ancien magasin, de hangar, d’arsenal et de salles d’armes. Au sud se dressent deux bastions reliés par une courtine qui dominent en hauteur la ville. Affecté au logement de la troupe, le fort Griffon est utilisé par les militaires jusqu’en 1945 puis abrite à partir de 1946 l’école normale d’institutrices. Il a été ensuite l’un des sites de l’Institut Universitaire de Formation des Maîtres de Franche-Comté et est revenu au conseil général du Doubs depuis 2014.

Contexte

Combattre à l'époque moderne

Le Grand Siècle a laissé sa trace architecturale aux frontières de la France : c'est l'œuvre de Sébastien Le Preste de Vauban. Les ministres de Louis XIV, Colbert puis Louvois, chargent cet ingénieur militaire de fortifier les frontières du royaume. Vauban supervise la construction d'un ensemble de places fortes en reprenant des systèmes préexistants et en les rationalisant.

L'artillerie a rendu caducs, depuis la fin du Moyen Âge, les châteaux forts. Les boulets métalliques détruisent facilement les hautes murailles de pierre. Désormais, les murailles sont enterrées, ce qui permet de les appuyer contre la terre où les boulets des canons viennent s'enfoncer sans projeter d'éclats. Une première enceinte, de défense lointaine, masque la seconde, l'enceinte « de sûreté » de la ville.

Des bastions permettent les tirs croisés de l'artillerie et des mousquets. Chaque face de bastion est protégée par les tirs de son voisin. En avant de ces fortifications, des demi-lunes et des glacis protègent la ville-forte.

L'enceinte même de la ville est flanquée de tours bastionnées qui abritent le matériel d'artillerie. La partie supérieure de ces tours est bâtie en brique pour protéger les soldats. Contrairement aux pierres, les briques frappées par les tirs de l'adversaire ne projettent pas d'éclats dangereux.

Le maréchal de Vauban est l'auteur du traité de l'attaque et de la défense des places. Il développe et systématise l'art de conduire les sièges.

L'assaut se réalise à partir de places d'armes où se regroupent les hommes et d'où sont mises en batterie les pièces d'artillerie, au plus près des remparts de l'ennemi. Les régiments de sapeurs déposent des mines grâce aux sapes creusées sous la muraille. Les attaques sont précédées de tirs d'artillerie et de l'explosion de ces mines. Vauban généralise le tir par ricochets, permettant de détruire d'un coup plusieurs canons adverses. Un réseau de boyaux creusés en zigzag permet aux soldats d'attaquer en évitant les tirs en enfilade des défenseurs. Humaniste, Vauban s'efforce de limiter au maximum les pertes humaines.

Complément(s)

Image(s)

Le fort Griffon de l'intérieur

Le fort Griffon de l’intérieur.

Le schéma de défense de la ville de Besançon

Le schéma de défense de la ville de Besançon.L’empreinte de Vauban dans le paysage bisontin : à découvrir en vue aérienne.

Le fort Griffon autrefois

Le fort Griffon autrefois.En observant attentivement cette carte postale, on s’aperçoit bien de son rôle militaire.

 

Document(s)

Les casernes en Franche-Comté, en 1732

En 1732, un rapport envoyé à la Cour souligne l’insuffisance des casernes puisque, dans une province frontière comme la Franche-Comté, l’armée royale ne peut loger dans ses propres bâtiments qu’un peu plus de 5 000 soldats ! Archives du Doubs, 1C 2201.

(c) ADD 25, 1C 2201.

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La capitulation de Besançon en 1674

La deuxième conquête de la Franche-Comté par Louis XIV, en 1674, fut beaucoup plus difficile que la première, en particulier à Besançon qui résista pendant vingt-sept jours. Le Roi impose aux Bisontins des conditions sévères.

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