Le bassin public géométrique de Bibracte
Retrouvé lors de fouillesTravaux qui permettent de mettre à jour et d’étudier les vestiges enfouis des sociétés du passé. archéologiques en 1987 et reconstitué, ce bassin se trouve au sommet du mont Beuvray, au beau milieu de l’avenue centrale de l’oppidum, qui reliaient les principales portes de l’agglomération gauloise.
Sa forme géométrique peut faire penser à une inspiration romaine, tout comme sa réalisation en pierre de taille (les GauloisNom donné par les Romains aux Celtes installés dans les territoires que ces même Romains nomment les Gaules. Il y a donc un lien très étroit entre ces peuples et ces territoires. Tous les Gaulois sont des Celtes, mais tous les celtes ne sont pas des Gaulois. utilisaient le bois dans leur architecture). La datation retenue est la dernière moitié du Ier siècle avant J-C, soit juste après la Guerre des Gaules et au moment du début de la romanisation de la région.
Son usage reste mystérieux : il peut être rempli et vidé, mais on ignore toujours pour quelles raisons il a été édifié à cet emplacement précis.
Il a été abandonné comme l’oppidum de Bibracte au milieu du Ier siècle de notre ère, après la fondation d’Augustodunum, Autun, pour romaniser le peuple des Eduens.
En savoir plus
Construit peu après la guerre des Gaules, ce bassin appartient aux toutes premières réalisations de style romain de Bibracte. Il est resté en usage un demi-siècle. Il est singulier par sa forme et par sa disposition en plein milieu de l’avenue centrale. Il n’en reste pas moins qu’il eut une fonction utilitaire, qui est démontrée par son système d’étanchéité et de vidange.
Le bassin est construit avec du granite rose extrait au pied du mont Beuvray. La façon dont les blocs ont été taillés et ajustés témoigne de l’intervention d’artisans rompus à l’usage de ce matériau et certainement formés dans le monde méditerranéen. L’influence romaine à Bibracte est ainsi attestée par la présence de ce bassin.
La forme originale du bassin résulte d’une construction géométrique simple obtenue à partir d’une unité de 182 cm, soit six pieds de 30 cm environ. L’unité a d’abord été utilisée pour tracer des triangles rectangles en s’aidant du théorème de Pythagore. On a ensuite dessiné deux cercles sécants de rayon égal à 5 unités pour déterminer la courbure des parois.
Nicolas Anglès, enseignant missionné au Musée de Bibracte.
Nils Scavone, service de la Médiation, Musée de Bibracte.
Contexte
Au temps des Gallo-Romains
Avant la conquête romaine, la Gaule est très peuplée. Elle compte peut-être dix millions d'habitants. Son territoire est prospère. On y cultive du blé, de l'orge, de l'avoine, du millet, des légumineuses. Les techniques agricoles sont élaborées. Les Gaulois utilisent de nombreux outils. L'araire à soc de fer permet de labourer profondément. La moissonneuse mécanique gauloise est admirée des Romains.
La conquête de Jules César finit d'intégrer les Gaulois au monde romain. La romanisation s'accompagne d'un essor du commerce entre les provinces et l'Italie. Le territoire de la Gaule se couvre de voies romaines qui facilitent les échanges. Des bas-reliefs du IIe siècle après J.-C. montrent des bateaux ou des chars à quatre roues chargés de tonneaux sur les routes commerciales reliant la Gaule au reste de l'Empire.
Le vin a été découvert par les Gaulois au contact des Grecs puis des Italiens mais le tonneau et le char à quatre roues sont des innovations gauloises. Les habits gaulois cousus près du corps sont plus pratiques que les drapés romains. Les légionnaires adoptent les braies (pantalons) et les chaussures de cuir des Gaulois. Les marchands commercialisent dans tout l'Empire leur manteau à capuchon.
Après la conquête, les Romains empruntent aux Gaulois leur savoir-faire dans les domaines artisanal et agricole. La prospérité des villae, riches exploitations agricoles, symbolise la réussite de cette synthèse gallo-romaine.
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