La technologie du Lidar au service de l’histoire
La technologie du Lidar
Issu des avancées technologiques de ces dernières décennies, la technique LiDAR (pour Light Detection And Ranging : détection et mesure par la lumière) consiste à balayer de sol par un faisceau laser embarqué dans un aéronef. Outre sa grande résolution et sa précision, cette technique de mesures a aussi l’intérêt de permettre de d’effacer le couvert végétal grâce à un filtrage numérique, ce qui permet de révéler les accidents topographiques qui témoignent de terrassements et constructions anciennes.
Sur cette restitution de pentes de l’oppidum de Bibracte, on distingue nettement le tracé des deux remparts et de nombreux indices en relation avec l’activité du site. Terrassements artificiels, chemins d’accès et grands monuments sont nettement visibles (voir le document joint avec quelques explications et exemples). Cette image a permis aux archéologues et aux historiens de mieux comprendre le site et de (re)découvrir des zones aménagées pendant l’Antiquité.
En effet, contrairement aux idées reçues, les GauloisNom donné par les Romains aux Celtes installés dans les territoires que ces même Romains nomment les Gaules. Il y a donc un lien très étroit entre ces peuples et ces territoires. Tous les Gaulois sont des Celtes, mais tous les celtes ne sont pas des Gaulois. ont largement aménagé et modifié le sommet de la montagne pour s’y installer et y vivre pendant plus de deux siècles, en construisant des quartiers artisanaux, des quartiers d’habitat, un centre religieux et politique monumental ou encore des lieux de culte. Aujourd’hui, avec la végétation, il est plus difficile de s’en rendre compte, l’utilisation du LIDAR est donc un apport majeur pour une meilleure connaissance du site archéologique.
En savoir plus
Ce relevé du mont Beuvray réalisé en 2007 est l’une des premières applications en France de cette technologie pour l’archéologieScience des vestiges anciens, des traces matérielles laissées par le passé, que l’on retrouve notamment en procédant à des fouilles. L’archéologie n’est pas réservée à l’Antiquité. Des fouilles permettent de retrouver des traces de toutes les époques, y compris de l’histoire contemporaine…. Sur cette restitution de pentes de l’oppidum on distingue nettement le tracé des deux remparts et de nombreux indices sur la morphologie antique du site. L’œil averti peut distinguer aisément les accidents naturels du relief des terrassements et autres aménagements issus de la main des êtres humains de l’Antiquité.
Cette technologie a permis en 2007 une résolution d’1 mètre par pixel (soit une mesure tous les mètres), et en 2019, le résultat de la nouvelle campagne a donné une image deux fois plus précise (soit 50cm/pixel).
Pour rappel, moins de 20% du site de Bibracte a été fouillé, le LIDAR nous permet aussi de mieux étudier l’organisation de l’oppidum avant de le fouiller, mais aussi de prévoir les lieux à fouiller en priorité.
Nicolas Anglès, enseignant missionné au Musée de Bibracte.
Nils Scavone, service de la Médiation, Musée de Bibracte.
Contexte
Au temps des Gallo-Romains
Avant la conquête romaine, la Gaule est très peuplée. Elle compte peut-être dix millions d'habitants. Son territoire est prospère. On y cultive du blé, de l'orge, de l'avoine, du millet, des légumineuses. Les techniques agricoles sont élaborées. Les Gaulois utilisent de nombreux outils. L'araire à soc de fer permet de labourer profondément. La moissonneuse mécanique gauloise est admirée des Romains.
La conquête de Jules César finit d'intégrer les Gaulois au monde romain. La romanisation s'accompagne d'un essor du commerce entre les provinces et l'Italie. Le territoire de la Gaule se couvre de voies romaines qui facilitent les échanges. Des bas-reliefs du IIe siècle après J.-C. montrent des bateaux ou des chars à quatre roues chargés de tonneaux sur les routes commerciales reliant la Gaule au reste de l'Empire.
Le vin a été découvert par les Gaulois au contact des Grecs puis des Italiens mais le tonneau et le char à quatre roues sont des innovations gauloises. Les habits gaulois cousus près du corps sont plus pratiques que les drapés romains. Les légionnaires adoptent les braies (pantalons) et les chaussures de cuir des Gaulois. Les marchands commercialisent dans tout l'Empire leur manteau à capuchon.
Après la conquête, les Romains empruntent aux Gaulois leur savoir-faire dans les domaines artisanal et agricole. La prospérité des villae, riches exploitations agricoles, symbolise la réussite de cette synthèse gallo-romaine.
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