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La statue antique de  » Bacchus enfant », chef-d’oeuvre retrouvé

Chatillon-sur-Seine | Côte-d'Or | Musée du Pays châtillonnais-Trésor de Vix | 10
Antiquité | Gaulois et Romains

© Musée du Pays chatillonnais-Trésor de Vix

Il s’agit d’une statue en bronze, mesurant près de quarante centimètres, découverte en 1894 lors des fouilles menées sur le site gallo-romain de Vertillum (aujourd’hui Vertault, situé à une vingtaine de kilomètres de Châtillon-sur-Seine).

Datée d’entre le Ier siècle avant J.-C. et le Ier siècle après J.-C., elle représente le dieu romain Bacchus, équivalent de Dionysos chez les Grecs, associé au vin, à la vigne, aux festivités et à l’ivresse. Sous une apparence juvénile, la finesse d’exécution du bronze et les détails font de cette pièce un élément majeur du milieu archéologique antique.

Couronné de pampres de lierre, sa coiffure n’est reste pas moins sophistiquée. Présenté dans son plus simple appareil, sous des traits d’enfant potelé, il revêt tout de même une nébride en peau de léopard, portée en écharpe, et une paire de cothurnes nouées aux chevilles. Si ces éléments permettent de l’identifier, il lui manque néanmoins deux attributs majeurs que sont le canthare et le thyrse, non retrouvés lors des fouilles de 1894.

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Réalisée à l’aide de la technique de la fonte à la cire perdue, et assemblée par un système de soudures discrètes et quasiment imperceptibles à l’œil, l’atelier de production reste encore inconnu. Toutes ces raisons font de cette œuvre une pièce exceptionnelle du musée du Pays Châtillonnais – Trésor de Vix et de l’espace muséal français et international. Cela explique d’ailleurs, que de juin à en octobre 1937, Bacchus voyage jusqu’à Paris, et se présente au grand public lors de l’Exposition Universelle, au sein de l’exposition intitulée Chefs d’œuvres de l’art français.

Dans la nuit du 18 au 19 décembre 1973, dans l’ancien musée de Châtillon-sur-Seine, dit la maison Philandrier, un vol est commis. Le, ou les ravisseurs, dérobe(nt) une diversité d’éléments archéologiques antiques comme des monnaies d’or et d’argent, un étui en or, une bague en or, la copie du torque de Vix et une statue dite de “Bacchus enfant”. Cet hôtel particulier a accueilli et présenté l’histoire du Châtillonnais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu’en 2009. Cette année-là, les œuvres déménagent et s’installent dans l’ancienne abbaye de la ville. C’est aujourd’hui, dans ce bâtiment à l’allure médiévale, que le musée du Pays Châtillonnais – Trésor de Vix déroule ses collections de la Préhistoire au XXe siècle.

Si les différents conservateurs qui se succèdent savent qu’il n’existe aucun moyen de retrouver les monnaies disparues en 1973, les autres éléments questionnent toujours. Où sont-ils ? Que deviennent-ils ? Il faut attendre 2019 pour voir réapparaître Bacchus. C’est Arthur Brand, néerlandais et enquêteur sur les crimes d’art, comptabilisant 200 œuvres retrouvées à son actif qui met la main sur le dieu romain en cavale.  Une enquête complexe et laborieuse débute alors. Comment faire pour ramener jusqu’en Côte d’Or cet élément archéologique ? Catherine Monnet, ancienne conservatrice et directrice du musée, doit mettre la main sur de nombreux éléments qui justifient la propriété du musée sur cette œuvre. Hélas, aucune trace de Bacchus dans la base de données des œuvres d’art volées d’Interpol. Aucune trace d’un dossier d’œuvre, d’un dépôt de plainte ou d’autres éléments pratiques à l’enquête. C’est au cœur d’un désordre administratif, et après de longues recherches, que Mme Monnet met la main sur ces documents. Le “Bacchus enfant” appartient bien au musée du Pays Châtillonnais – Trésor de Vix. Victime de la pandémie, son retour en est freiné et repoussé jusqu’en janvier 2022. Après près de 50 ans de disparition et 3 années de travail acharné, c’est le 1er février, que Bacchus put s’endormir dans les réserves du musée.

Sophie Lefebvre professeure d’histoire-géographie, enseignante missionnée pour le musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix

Contexte

Au temps des Gallo-Romains 

Avant la conquête romaine, la Gaule est très peuplée. Elle compte peut-être dix millions d'habitants. Son territoire est prospère. On y cultive du blé, de l'orge, de l'avoine, du millet, des légumineuses. Les techniques agricoles sont élaborées. Les Gaulois utilisent de nombreux outils. L'araire à soc de fer permet de labourer profondément. La moissonneuse mécanique gauloise est admirée des Romains.  

La conquête de Jules César finit d'intégrer les Gaulois au monde romain. La romanisation s'accompagne d'un essor du commerce entre les provinces et l'Italie. Le territoire de la Gaule se couvre de voies romaines qui facilitent les échanges. Des bas-reliefs du IIe siècle après J.-C. montrent des bateaux ou des chars à quatre roues chargés de tonneaux sur les routes commerciales reliant la Gaule au reste de l'Empire.  

Le vin a été découvert par les Gaulois au contact des Grecs puis des Italiens mais le tonneau et le char à quatre roues sont des innovations gauloises. Les habits gaulois cousus près du corps sont plus pratiques que les drapés romains. Les légionnaires adoptent les braies (pantalons) et les chaussures de cuir des Gaulois. Les marchands commercialisent dans tout l'Empire leur manteau à capuchon. 

Après la conquête, les Romains empruntent aux Gaulois leur savoir-faire dans les domaines artisanal et agricole. La prospérité des villae, riches exploitations agricoles, symbolise la réussite de cette synthèse gallo-romaine. 

Complément(s)

Image(s)

 Détail du Bacchus

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