La porte Saint-Pierre
Une porte pour se protéger
La ville de Pontarlier, malgré ses épais remparts du XVe siècle, subit de terribles ravages lors des guerres qui ensanglantent le XVIIe siècle. Un nouvel incendie, favorisé par l’entassement des maisons et l’abondance du bois dans les constructions, détruit tout le centre est de la ville en 1736. L’intendantReprésentant du pouvoir royal dans une généralité. de Franche-Comté, monsieur de Vanolles, confie alors à un jeune ingénieur des Ponts et Chaussées, Jean Querret, le soin de reconstruire et de moderniser Pontarlier. L’ingénieur (qui est aussi architecte) propose d’aligner les maisons de la rue principale, d’agrandir l’hôpital et de démolir les cinq portes fortifiées du Moyen Âge devenues inutiles devant les progrès de l’artillerie (les canons). La « porte du boulevard », au nord de la cité, est ainsi remplacée par un arc de triomphe à trois ouvertures, construit dans le style classique en 1771-1773 et couvert à l’origine d’un toit plat. La Révolution de 1789 grave des inscriptions patriotiques au sommet du monument. Un siècle plus tard, un campanileTour situé à côté d’une église et abritant les cloches. aussi haut que l’arc de triomphe, très décoré et équipé d’horloges lumineuses est ajouté au-dessus de cette « porte Saint-Pierre », suscitant l’admiration des uns, la colère des autres…
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Une porte triomphale
Au début du XVIIIe siècle, l’enceinte médiévale de Pontarlier, renforcée par quatre tours d’angle et percée de cinq portes, conserve les marques de la conquête française du siècle précédent. À l’intérieur, les maisons serrées dans lesquelles le bois occupe encore une place importante fournissent un aliment de choix à l’incendie qui se déclare le 31 août 1736 et détruit tout le centre est de la ville. L’ingénieur des Ponts et Chaussées Jean Querret (1703-1788), arrivé en Franche-Comté au début de cette même année, est immédiatement chargé de la reconstruction de Pontarlier par le nouvel intendantReprésentant du pouvoir royal dans une généralité. de la province, Barthélémy de Vanolles, qui avait eu l’occasion d’apprécier l’efficacité du jeune homme dans sa précédente affectation à Moulins. Parmi de nombreux travaux d’architecture et d’urbanisme, Jean Querret propose la démolition des portes de la ville, désormais dépourvues de toute utilité militaire. Ainsi disparaît la porte médiévale dite « du boulevard », remplacée en 1771-1773 par la « porte saint-Pierre » conçue par l’ingénieur Jean-Claude Le Michaud d’Arçon (né à Besançon en 1733 mais baptisé à Pontarlier). Cette porte triomphale, de style classique, présente trois ouvertures : deux portes piétonnes à linteau droit encadrant une porte cochère plus haute et couverte d’un arc en plein cintre, dont la clef retient deux guirlandes enrubannées. La façade donnant sur le faubourg saint-Pierre est complétée par deux fontaines semi-circulaires, tandis que l’autre côté s’insère dans les maisons de la rue principale. La cornichePartie saillante en haut de l’entablement, souvent ornée de moulures. en forte saillie qui couronne l’entablement correspond au sommet de l’édifice originel. La Révolution française décore la porte d’inscriptions gravées sur l’entablement : « Soumission aux loix » (sic) au sud et « Liberté et égalité » au nord. En 1897, la IIIe République dote le monument d’un frontonCouronnement d’un édifice ou d’une partie d’édifice, souvent de forme triangulaire. Il est constitué d’un tympan entouré d’un cadre. composite abritant une horloge à sonnerie et cadrans lumineux, sommé des armes de la ville et surmonté d’un clocheton quadrangulaire. En dépit de la similitude de matériau (la pierre jaune de Vuillecin), cet ajout, aussi haut que la porte d’origine, modifie totalement la lecture du monument mais lui confère sa silhouette caractéristique, véritable emblème de Pontarlier. Jugée gênante pour la circulation au XXe siècle, menacée de déplacement voire de démolition, la porte saint-Pierre est classée monument historique depuis 1970.
Contexte
Gouverner à l'époque moderne
En 1661, Louis XIV décide de gouverner seul. Son projet politique est de renforcer par tous les moyens l'absolutisme royal. Image de Dieu sur Terre, le roi tient son pouvoir de lui seul et ne doit rendre de compte qu'à lui. Il exerce une autorité sans partage.
Louis XIV met au point une machine gouvernementale toute à son service, organisée en différents conseils. Il s'entoure de ministres mais il décide seul. Il concentre entre ses mains tous les pouvoirs, exécutif, législatif et judiciaire. Sur simple lettre de cachet, il peut faire emprisonner qui il veut, comme il l'entend.
Les commissaires et les officiers royaux comme les intendants font exécuter ses ordres sur tout le territoire. Ce pouvoir peut faire face à des résistances locales et les révoltes, notamment antifiscales, sont nombreuses. Aussi les représentants de l’État passent-ils des compromis avec la société ; l’absolutisme sait être souple sur un si grand territoire très peuplé comme la France.
Au château de Versailles, par la splendeur des lieux, par le faste des fêtes et de la Cour, le Roi-Soleil met en scène sa propre gloire. La haute noblesse, qui y réside, ne vit plus que des faveurs et des pensions royales. Totalement dépendante du roi, elle ne peut plus s'opposer à la monarchie absolue.
Même s'il est régulièrement contesté au XVIIIe siècle, l'absolutisme reste en France, pour l'essentiel, une réalité jusqu'en 1789.
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