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La Nativité

Autun | Saône-et-Loire | 1480
Époque moderneMoyen Âge | Le temps des rois

© Musée Rolin, Autun

Le mécénat de Jean Rolin, fils aîné du chancelier, a été aussi important que celui de son père. Durant son épiscopat, il a été à l’origine de plusieurs commandes pour la cathédrale, comme la flèche, le décor de la chapelle Saint-Vincent ou celui du jubé. Vers 1480, il fit réaliser cette Nativité.

La composition est singulière : L’adoration de l’Enfant a été déportée à gauche. Le peintre accorde à la Vierge une position centrale ; son importance est également signifiée par une taille légèrement supérieure et des vêtements d’un somptueux bleu outremer. Le cardinal, agenouillé et en compagnie de son animal favori, occupe la partie droite et fait pendant au groupe de la Sainte Famille et des anges. Identifiable à ses armoiries, son chapeau de cardinal et sa devise deum time («crains Dieu»), il figure en prière et a une vision de la Nativité, moment privilégié dont le spectateur profite.

 

En savoir plus

Dans sa première œuvre connue, Jean Hey dit le «Maître de Moulins», révèle sa formation flamande. Les héritages de Van Eyck et de Van der Goes s’avèrent bien assimilés. Il reprend notamment la représentation à mi-corps, qui donne plus d’intensité à la scène, concentrant l’attention sur l’expression des mains et des visages et sur la fragilité du nouveau-né. L’artiste use de façon traditionnelle du somptueux rendu des matières et des formules de composition du paysage. Habilement, il fait serpenter son chemin depuis le donateur, nous invitant à contourner l’étable. Il conserve également un goût prononcé pour le naturalisme. Le portrait de Jean Rolin et celui de son chien affichent un réalisme sans complaisance, tempéré par la finesse des visages de Joseph ou de la Vierge. Les qualités de ce peintre sont déjà affirmées dans cette œuvre luxueuse ; il sera appelé par la suite au service de Pierre II de Bourbon et d’Anne de France à la Cour de Moulins.

Nicolas Lombard, professeur d’arts plastiques missionné.

Contexte

Imaginer, penser, créer à la Renaissance

Pour rendre l'homme meilleur, plus savant et développer toutes ses qualités, les humanistes de la Renaissance veulent une éducation idéale. Rabelais dit qu'elle doit épanouir le corps et l'esprit et comporter l'étude des langues antiques, des mathématiques, des arts, de la nature et de la médecine.

Léonard de Vinci (1452-1519) incarne bien le génie créatif de la Renaissance. Orfèvre, sculpteur, peintre, il s'intéresse à tous les domaines des connaissances. Il se consacre à des études scientifiques et techniques en mécanique, hydraulique, astronomie, mathématiques et anatomie. Il multiplie les croquis d'observation anatomique de l'homme ou des animaux. Il utilise ses connaissances pour inventer des machines extraordinaires pour la guerre, pour pomper l'eau, pour voler... Italien, il travaille pour différents mécènes. Il finit sa vie en France, appelé et soutenu par François Ier.

Peintres et architectes de la Renaissance, grâce aux progrès des mathématiques, développent un style nouveau. Avec la perspective, ils changent les habitudes visuelles des spectateurs. Inspirés de l'Antiquité, ces artistes proposent une nouvelle vision du monde et de l'homme. Ils veulent figurer une beauté idéale. En architecture, en sculpture et en peinture, ils recherchent l'harmonie, la simplicité des lignes, les proportions idéales. Coupoles et colonnes antiques sont remises à la mode.

Vers 1475, Martini et Laurana peignent la cité idéale. Cette représentation urbaine mêle formes antiques, symétrie et perspective. L'humaniste anglais Thomas More décrit dans son livre L'Utopie une société parfaite, idéale, où règnent l'égalité et l'harmonie entre les hommes.

Complément(s)

Vidéo(s)

Découvrez l’oeuvre en détails grâce à cette vidéo issue de la série “5 minutes au musée”

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