retour

La momie de Séramon

Besançon | Doubs | Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie | -950
Antiquité | Religions

La momie de Séramon
Jean-Louis Dousson, © Besançon, musée des Beaux-Arts et d'Archéologie

Une momie au scanner

La momie de Séramon a aujourd’hui près de 3 000 ans. Elle est conservée dans un sarcophage en bois richement décoré. Les inscriptions, en écriture hiéroglyphique, nous indiquent que le mort s’appelait Séramon et qu’il était prêtre dans la région de Thèbes, en Égypte. On peut lire aussi des prières qui devaient l’aider à atteindre le monde des morts. Ces prières sont écrites autour de petites cases dans lesquelles on voit le défunt faire des offrandes pour les dieux et les déesses dont il recherche la protection. Les divinités sont souvent représentées avec une tête d’animal. Le 18 janvier 2007, les momies de Séramon et d’Ankhpakhered ont quitté le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie pour l’hôpital de Besançon, au service radiologie, afin de subir un scanner. Cet examen permet, après traitement, d’obtenir des images en 3D des momies dans leur ensemble ou seulement de certaines parties plus ciblées, telles que le visage ou les amulettes.

En savoir plus

La technique au service de l’histoire

Le sarcophage de Séramon est en fait constitué de cinq éléments qui s’imbriquent les uns dans les autres : le défunt, recouvert d’un premier couvercle, est ensuite protégé par deux sarcophages de taille croissante. Il s’agit d’un ensemble assez riche qui indique un statut social important pour le défunt Séramon. Celui-ci porte plusieurs titres religieux, notamment celui de prêtre pur, en relation avec le clergé thébain, le plus important de toute l’Égypte à cette époque. La momie elle-même est d’assez bonne qualité.
Autrefois, il fallait, pour étudier les momies, enlever les bandelettes et procéder à une véritable autopsie. Cela conduisait à la destruction irréversible de la momie. Ce faisant, on allait aussi à l’encontre de la volonté du défunt, qui s’était fait embaumer afin de conserver son corps et de lui assurer une vie éternelle selon le mythe d’Osiris. Grâce au scanner, il est maintenant possible d’étudier les momies de façon très détaillée sans répercussion sur leur conservation.
L’étude récente par scanner a permis de déterminer le processus de momification utilisé : les viscères ont été retirées pour être traitées puis replacées à l’intérieur de l’abdomen. Cette technique n’est pas la plus fréquente car les viscères sont habituellement conservés à part dans des vases canopes. L’étude par scanner a également permis d’attester la présence de plusieurs amulettes, probablement en cire, à l’intérieur des bandelettes. Elles représentent les quatre fils d’Horus, divinités qui protègent traditionnellement les viscères sur les vases canopes. Un collier aux multiples amulettes (œil oudjat, pilier djed…) ainsi qu’un scarabée inscrit d’un chapitre du Livre des Morts sont également visibles.
Grâce aux reconstructions dans les différents plans et en 3D, des mesures sont faites au niveau de repères osseux permettant de préciser l’âge et la taille au moment du décès et de confirmer le sexe. La paléopathologie est la recherche d’éléments pathologiques, c’est-à-dire de traces de maladies, sur des restes humains anciens.

Contexte

Croire et prier dans l'Égypte antique 

La religion des Égyptiens de l'Antiquité 

Pour les Égyptiens de l'Antiquité, Osiris est le dieu funéraire par excellence. Il préside le Royaume des morts. 

D'après la mythologie égyptienne, les dieux Osiris et Seth ainsi que leurs deux sœurs, Isis et Nephtys, naissent de Geb, dieu de la Terre, et de Nout, déesse du Ciel. 

Osiris règne sur l'Égypte. Seth, jaloux, se venge. Il noie son frère dans le Nil. Il découpe le corps d'Osiris en plusieurs morceaux qu'il disperse à travers le pays. La sœur et l'épouse d'Osiris, Isis, se lance alors à la recherche des restes du dieu assassiné et reconstitue son corps. Aidée d'Anubis, le dieu à tête de chacal, elle confectionne ainsi la première momie. Elle rend le souffle de vie à son époux et Osiris ressuscite. 

Isis et Osiris engendrent ensuite Horus. Ce dernier finit par triompher de Seth. Horus peut alors s'installer sur le trône d'Égypte en tant qu'héritier d'Osiris. Ce dernier règne depuis sur le Royaume des morts. 

C'est pourquoi, de son vivant, chaque Pharaon est considéré comme un «Horus vivant». À sa mort, il est assimilé à Osiris. 

D'après le Livre des morts des anciens Égyptiens, chaque défunt doit comparaître devant le tribunal du monde souterrain, présidé par Osiris lui-même. 

L'âme du défunt est pesée par le dieu Anubis. Si elle est lourde de péchés, elle est engloutie par la terrifiante «dévoreuse». Si le défunt n'a pas commis de fautes graves, son âme est légère. Le mort accède alors au Royaume des morts pour devenir lui-même un Osiris, mort et ressuscité. 

Complément(s)

Image(s)

Un sarcophage ouvert

Un sarcophage ouvert. Il s’agit de celui d’Ankhpakhered.

Les momies sont transportées pour le scanner.

Les momies sont transportées pour le scanner. De grandes précautions sont prises pour déplacer Séramon et Ankhpakhered.

 

Site(s)

Lien vers le site du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon

Présentation du musée, expositions temporaires, collections… : découvrez ou redécouvrez le musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon !

Visiter le site

Abonnez-vous à notre lettre d'information !

et restez informé(e) de l'actualité du site

retour