La momie de Séramon
Une momie au scanner
La momie de Séramon a aujourd’hui près de 3 000 ans. Elle est conservée dans un sarcophage en bois richement décoré. Les inscriptions, en écriture hiéroglyphiqueEcriture de l’Egypte antique constituée de hiéroglyphes, dessins ou symboles figurant des sons ou des idées. Hiéroglyphe signifie « écriture sacrée »., nous indiquent que le mort s’appelait Séramon et qu’il était prêtre dans la région de Thèbes, en Égypte. On peut lire aussi des prières qui devaient l’aider à atteindre le monde des morts. Ces prières sont écrites autour de petites cases dans lesquelles on voit le défunt faire des offrandes pour les dieux et les déesses dont il recherche la protection. Les divinités sont souvent représentées avec une tête d’animal. Le 18 janvier 2007, les momies de Séramon et d’Ankhpakhered ont quitté le musée des Beaux-Arts et d’ArchéologieScience des vestiges anciens, des traces matérielles laissées par le passé, que l’on retrouve notamment en procédant à des fouilles. L’archéologie n’est pas réservée à l’Antiquité. Des fouilles permettent de retrouver des traces de toutes les époques, y compris de l’histoire contemporaine… pour l’hôpital de Besançon, au service radiologie, afin de subir un scannerAppareil de radiographie permettant d’obtenir, après traitement par ordinateur, l’image sur écran d’une mince couche d’organe. L’informatique permet aussi une reconstitution en image 3D des parties du corps ainsi radiographiées.. Cet examen permet, après traitement, d’obtenir des images en 3D des momies dans leur ensemble ou seulement de certaines parties plus ciblées, telles que le visage ou les amulettes.
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La technique au service de l’histoire
Le sarcophage de Séramon est en fait constitué de cinq éléments qui s’imbriquent les uns dans les autres : le défunt, recouvert d’un premier couvercle, est ensuite protégé par deux sarcophages de taille croissante. Il s’agit d’un ensemble assez riche qui indique un statut social important pour le défunt Séramon. Celui-ci porte plusieurs titres religieux, notamment celui de prêtre pur, en relation avec le clergé thébain, le plus important de toute l’Égypte à cette époque. La momie elle-même est d’assez bonne qualité.
Autrefois, il fallait, pour étudier les momies, enlever les bandelettes et procéder à une véritable autopsie. Cela conduisait à la destruction irréversible de la momie. Ce faisant, on allait aussi à l’encontre de la volonté du défunt, qui s’était fait embaumer afin de conserver son corps et de lui assurer une vie éternelle selon le mythe d’Osiris. Grâce au scannerAppareil de radiographie permettant d’obtenir, après traitement par ordinateur, l’image sur écran d’une mince couche d’organe. L’informatique permet aussi une reconstitution en image 3D des parties du corps ainsi radiographiées., il est maintenant possible d’étudier les momies de façon très détaillée sans répercussion sur leur conservation.
L’étude récente par scannerAppareil de radiographie permettant d’obtenir, après traitement par ordinateur, l’image sur écran d’une mince couche d’organe. L’informatique permet aussi une reconstitution en image 3D des parties du corps ainsi radiographiées. a permis de déterminer le processus de momification utilisé : les viscères ont été retirées pour être traitées puis replacées à l’intérieur de l’abdomen. Cette technique n’est pas la plus fréquente car les viscères sont habituellement conservés à part dans des vases canopes. L’étude par scannerAppareil de radiographie permettant d’obtenir, après traitement par ordinateur, l’image sur écran d’une mince couche d’organe. L’informatique permet aussi une reconstitution en image 3D des parties du corps ainsi radiographiées. a également permis d’attester la présence de plusieurs amulettes, probablement en cire, à l’intérieur des bandelettes. Elles représentent les quatre fils d’Horus, divinités qui protègent traditionnellement les viscères sur les vases canopes. Un collier aux multiples amulettes (œil oudjat, pilier djed…) ainsi qu’un scarabée inscrit d’un chapitre du Livre des MortsEnsemble des textes du rituel funéraire de l’Egypte ancienne, réunis dans un papyrus et déposé dans le tombeau. sont également visibles.
Grâce aux reconstructions dans les différents plans et en 3D, des mesures sont faites au niveau de repères osseux permettant de préciser l’âge et la taille au moment du décès et de confirmer le sexe. La paléopathologie est la recherche d’éléments pathologiques, c’est-à-dire de traces de maladies, sur des restes humains anciens.
Contexte
Croire et prier dans l'Égypte antique
La religion des Égyptiens de l'Antiquité
Pour les Égyptiens de l'Antiquité, Osiris est le dieu funéraire par excellence. Il préside le Royaume des morts.
D'après la mythologie égyptienne, les dieux Osiris et Seth ainsi que leurs deux sœurs, Isis et Nephtys, naissent de Geb, dieu de la Terre, et de Nout, déesse du Ciel.
Osiris règne sur l'Égypte. Seth, jaloux, se venge. Il noie son frère dans le Nil. Il découpe le corps d'Osiris en plusieurs morceaux qu'il disperse à travers le pays. La sœur et l'épouse d'Osiris, Isis, se lance alors à la recherche des restes du dieu assassiné et reconstitue son corps. Aidée d'Anubis, le dieu à tête de chacal, elle confectionne ainsi la première momie. Elle rend le souffle de vie à son époux et Osiris ressuscite.
Isis et Osiris engendrent ensuite Horus. Ce dernier finit par triompher de Seth. Horus peut alors s'installer sur le trône d'Égypte en tant qu'héritier d'Osiris. Ce dernier règne depuis sur le Royaume des morts.
C'est pourquoi, de son vivant, chaque Pharaon est considéré comme un « Horus vivant ». À sa mort, il est assimilé à Osiris.
D'après le Livre des morts des anciens Égyptiens, chaque défunt doit comparaître devant le tribunal du monde souterrain, présidé par Osiris lui-même.
L'âme du défunt est pesée par le dieu Anubis. Si elle est lourde de péchés, elle est engloutie par la terrifiante « dévoreuse ». Si le défunt n'a pas commis de fautes graves, son âme est légère. Le mort accède alors au Royaume des morts pour devenir lui-même un Osiris, mort et ressuscité.
Complément(s)
Image(s)
Site(s)
Lien vers le site du musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon
Présentation du musée, expositions temporaires, collections… : découvrez ou redécouvrez le musée des Beaux-Arts et d’ArchéologieScience des vestiges anciens, des traces matérielles laissées par le passé, que l’on retrouve notamment en procédant à des fouilles. L’archéologie n’est pas réservée à l’Antiquité. Des fouilles permettent de retrouver des traces de toutes les époques, y compris de l’histoire contemporaine… de Besançon !