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La ligne de démarcation dans le Jura

Ney | Jura | Archives départementales du Jura | 1940
Époque contemporaine | La guerre aux XIX et XX ème siècle

© AD Jura

Le Jura est le seul département franc-comtois traversé par la ligne de démarcation. Figurant dans les clauses de l’armistice du 22 juin 1940 entre la France et l’Allemagne nazie, elle est mise en place en juillet 1940. En divisant ainsi la France en deux, elle permet à l’Allemagne de s’épargner une occupation trop coûteuse en effectifs et de conserver un puissant moyen de pression sur le gouvernement français de Vichy. Sévèrement surveillée et contrôlée, la ligne de démarcation n’est pas pour autant infranchissable comme en témoignent les dizaines de laisser-passer accordés chaque jour aux populations frontalières par les autorités allemandes. Cependant, les conditions de passage sur le plan général ou local dépendent du bon vouloir de l’occupant qui les assouplit ou les durcit selon ses intérêts. C’est le cas pour les Juifs interdits d’entrée en zone occupée et pour les réfugiés de l’exode de 1940 en provenance du nord-est de la France, un territoire proclamé zone interdite et destiné par les nazis à devenir une zone de peuplement allemand, qui se voient interdire le retour chez eux. La ligne de démarcation est supprimée au 1er mars 1943, n’ayant plus de raison d’être après l’occupation de la zone « libre » en novembre 1942 à la suite du débarquement allié en Afrique du Nord.

En savoir plus

Les contraintes imposées par les autorités allemandes au passage de la ligne de démarcation et l’intensification des persécutions en zone occupée conduisent des milliers de personnes à tenter son franchissement clandestinement, de la zone « libre » vers la zone occupée ou de la zone occupée vers la zone « libre ». Sans connaissance de la géographie locale ou des points de surveillance, elles doivent recourir à des passeurs locaux ou extérieurs à la région, désintéressés ou opportunistes qui en font un commerce très lucratif. Le passage n’est pas sans risques et les arrestations par les patrouilles allemandes sont nombreuses, notamment à partir de février 1941 où les militaires allemands qui surveillaient la ligne sont remplacés par un corps spécialisé de douaniers bien plus efficace. La répression du passage clandestin s’intensifie et se durcit, les peines encourues s’alourdissent, allant jusqu’à trois semaines d’emprisonnement avant d’être refoulés pour les passagers et jusqu’à plus de trois ans pour les passeurs. Les autorités françaises de Vichy n’interviennent pas pour empêcher les passages clandestins vers la zone occupée au nom de la libre circulation des Français sur le territoire national, voire elles encouragent les passeurs quand il s’agit de prisonniers de guerre évadés cherchant à rejoindre la zone « libre ». En revanche, elles mettent la ligne de démarcation au service de la politique discriminatoire du régime de Vichy en surveillant les passages, traquant et arrêtant ceux qu’elles considèrent comme « indésirables », les communistes, les étrangers et surtout les Juifs qu’elles internent dans des camps ou qu’elles refoulent en zone occupée à la merci de la répression nazie. Elles sanctionnent également les passeurs qui leur ont permis d’entrer clandestinement en zone « libre ».

Contexte

Complément(s)

Image(s)

Personnes arrêtées sur la ligne de démarcation par les autorités allemandes conduites à Champagnole, 1941, © Archives départementales du Jura, 14FI5087.

Répression allemande, © Archives départementales du Jura, 377W7.

Répression allemande, © Archives départementales du Jura, 377W7.

Note de renseignements sur la surveillance de la ligne de démarcation, © Archives départementales du Jura, 331W92.

Note de renseignements sur la surveillance de la ligne de démarcation, © Archives départementales du Jura, 331W92.

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