La ferme de Joncherey
Une maison initialement située dans le Sundgau. Début du XVIIIe siècle.
Cette maison était accompagnée d’une tuilerie, d’une écurie et d’une grange, toutes trois séparées. Les habitants y élèvent un cheval et une ou deux vaches. Dans le Sundgau, l’élevage se réduit aux bêtes de somme, à quelques moutons pour la laine et au porc pour la consommation familiale, plus quelques poules. L’exploitation, de taille modeste, répond plus à la culture qu’à l’élevage.
Les maisons du Sundgau sont à pans de bois remplies de torchis : c’est le seul matériau d’isolation convenable vu la faible épaisseur des murs : de 17 à 20 cm. Seul le foyer possède des murs en pierre pour résister au feu. Elles sont construites avec le bois de la forêt, qui couvre 30 % des terres, la marne, très présente dans les couches géologiques, et la paille, qui peut aussi couvrir les toits. Elles ne possèdent pas de chéneaux. L’eau de pluie ruisselle sur le toit et tombe directement dans le jardin, où sont plantées des espèces capables d’absorber l’eau, ou dans une rigole en galets du Rhin.
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Une maison et un lieu de production
La tuilerie montre la double activité de ces paysans, courante dans la région, qui permet un appoint précieux dans l’économie domestique.
Le rez-de-chaussée s’organise autour du point-feu : âtre et four à pain. La cheminée débouche non sur le toit mais dans le grenier. La fumée y stagne donc avant de s’échapper par les fenêtres latérales. De fait, elle isole un peu du froid le premier étage. Elle détruit aussi les insectes, ce qui permet une meilleure conservation des fruits et légumes stockés au grenier et des viandes mises à sécher dans la cheminée au-dessus de l’âtre.
Cette vaste maison comprend de nombreuses pièces : Pierre et Marie Flauss, qui l’achètent lors de leur mariage en 1905, peuvent y vivre à l’aise avec leurs huit enfants. Ils possèdent 5 à 6 hectares en céréales et 70 ares de verger et jardin autour de la maison. Pour compléter leurs revenus, ils louent des terres à des propriétaires plus aisés pour les exploiter. La très petite propriété domine largement dans la trouée de Belfort jusqu’en 1850. On y cultive d’abord l’épeautre, puis en moindre quantité l’avoine, le seigle et le blé, puis le maïs et la pomme de terre. Le rendement est médiocre. Ensuite les techniques agricoles se modernisent : labours plus profonds, meilleure utilisation du fumier et les exploitations s’agrandissent. Cependant, la nature même du terrain ne permet pas un gros rendement
En face de l’escalier se la chambre de la sorcière ou du bouc. Personne ne veut y dormir à cause de faits extraordinaires qui s’y produiraient : tresses de cheveux dansant sur la table, bruits non identifiés. Le terme chambre du bouc résulte de la croyance en la sorcellerie, le diable apparaissant aux sorcières sous la forme d’un homme noir (couleur du péché) ou d’un bouc (symbole de lubricité). Les cheveux, symbole de séduction donc associés au péché, la pilosité en général, ont la réputation de cacher des sorts permettant aux sorciers de résister à la torture. Ils entrent dans la composition de nombreuses préparations magiques.
Complément(s)
Document(s)
De terre, de pierre et de bois
Un dossier complet sur l’habitat rural, la vie quotidienne et les activités agricoles.
© Musée de plein air des maisons comtoises
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