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Hilaire de Chardonnet (1839-1924)

Besançon | Doubs | Bibliothèque d'étude et de conservation | 1883
Époque contemporaine | L'âge industriel

Hilaire de Chardonnet
© Hilaire de Chardonnet

Du ver aux textiles artificiels

Hilaire de Chardonnet est né en 1839. C’est un chimiste et un industriel français. Il a inventé un procédé de fabrication de la soie artificielle créant ainsi en 1884 une industrie nouvelle. Il remplace ainsi la culture du ver à soie, la sériciculture.
Sous la pression de Weibel qui a déjà construit la papeterie de Novillars en 1882, Hilaire de Chardonnet passe du laboratoire à l’industrie. Les Soieries sont installées aux Prés-de-Vaux, le long du Doubs, qui fournit les quantités d’eau nécessaires à la production industrielle. L’usine est mise en marche le 1er juin 1892.
Élu membre de l’Académie des sciences en 1919, Chardonnet est considéré comme le créateur des textiles artificiels qui, aujourd’hui, occupent une place importante sur le marché mondial. Il s’intéresse aussi aux rayons ultra-violets et au téléphone.
Un monument élevé à sa mémoire se avenue d’Helvétie. Le buste est un agrandissement d’une sculpture réalisée par sa fille Anne. Sa maison natale est située au n° 2 de la place Jean-Cornet.

Contexte

De l'invention à l'industrie 

Hilaire de Chardonnet entre à Polytechnique en 1859. Il refuse de prêter serment à Napoléon III et s'exile en Autriche. Il se met au service du comte de Chambord, prétendant au trône de France. Ce dernier le charge d'une étude sur la maladie du ver à soie.  

À partir de 1883 et de la mort du comte de Chambord, il se consacre totalement à la science. Nous sommes en plein essor des sciences naturelles et de la chimie, comme l'illustrent déjà les travaux du Jurassien Louis Pasteur. En 1884, de Chardonnet publie un traité Sur une matière textile artificielle ressemblant à de la soieÀ partir de graines de coton, les limsters, il peut filer de la nitrocellulose comme le ver file la soie. Il obtient un prix à l'Exposition Universelle de 1889. Il obtient les mes qualités qu'une soie naturelle. Cependant, la soie artificielle était inflammable. Certains de ses concurrents lyonnais qui utilisent le ver à soie parlent de sa soie comme de la soie « belle-mère ». Selon eux, il suffit de « donner une robe de soie de Chardonnet à votre belle-mère, elle approche du feu, elle brûle et vous voilà débarrassé ». En même temps, les soyeux lyonnais s'intéressent très vite à cette soie artificielle, dénommée plus tard « rayonne », qui peut apporter une réponse à la crise du ver à soie, mais aussi à la consommation de tissus de soie devenus trop chers.  

Hilaire de Chardonnet pense à déposer un brevet pour protéger son invention. Il cherche constamment à trouver une application industrielle à ses inventions.  

L'usine des Prés-de-Vaux est rachetée en 1954 par Rhône Poulenc Textile. Elle prend le nom de Rhodia et se spécialise dans la fabrication du fil Nylon et Tergal. Elle ferme ses portes en 1981.  

La ville de Lyon, qui avait si longtemps tenté de torpiller les projets du comte, est la première ville à élever en 1928 un monument à la gloire d'Hilaire de Chardonnet. Besançon suit huit ans plus tard. Après 1850, de nombreux monuments sont élevés à la gloire des scientifiques et témoignent des progrès techniques d'une époque. 

Complément(s)

Image(s)

Les soieries de Chardonnet au début du XXe siècle

Les soieries de Chardonnet au début du XXe siècle. Cette carte postale témoigne de l’installation aux Prés- de-Vaux des soieires dont l’activité démarre en 1892.

Document(s)

Hilaire de Chardonnet et la soie artificielle : les déboires d’un inventeur

En 1891, le chimiste Hilaire de Chardonnet installe à Besançon la première usine au monde de textiles artificiels. Mais son invention n’est pas au point et l’entreprise connaît des débuts difficiles !

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