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Fresques peintes sur l’enceinte de l’usine Peugeot-Sochaux

Sochaux | Doubs | Archives municipales de Montbéliard | 1968
Époque contemporaine | La France après 1945

© Archives municipales de Montbéliard, 11 Fi102.

En mai 1968, les contestations des jeunes et des travailleurs en France s’amplifient et débouchent sur de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Dans le pays de Montbéliard, la mobilisation est importante, tant des étudiants que des ouvriers. On dénombre 40 000 grévistes parmi les salariés de l’industrie en 1968. La photographie représente un mur d’enceinte de l’usine Peugeot à Sochaux, sur lequel un inconnu a exprimé ses talents de dessinateur : représentant le général de Gaulle avec le slogan « me voici K.O. dans le chaos », l’artiste dessine également un ouvrier en train de tuer le lion Peugeot, ce qui illustre les contestations politiques et sociales à l’œuvre sur le territoire. Le 11 juin, la grève atteint son maximum. L’arrivée de trois compagnies de CRS pour libérer l’accès aux usines cristallise les tensions et, au terme de cette journée, on dénombre plus de 130 blessés, et surtout deux morts.

En savoir plus

Dans la France des années 1960, sous la présidence de Charles de Gaulle, un mouvement de contestation politique et sociale s’affirme, à l’image de ce qui se passe dans plusieurs pays du monde (Tchécoslovaquie, Italie, États-Unis, Pologne, Allemagne, Japon…). Porté à l’origine par la jeunesse, qui revendique un changement de mentalités sur de nombreux sujets, le mouvement prend de l’ampleur en France à la suite de la répression d’une manifestation à Paris dans la nuit du 10 au 11 mai 1968.

À Montbéliard, le 13 mai 1968, 4 000 étudiants et travailleurs défilent sur le champ de foire en soutien aux manifestants parisiens. Le 20 mai 1968, les organisations syndicales lancent une grève par occupation des usines : les principaux sites industriels tels que Peugeot, L’Épée ou Goguel sont occupés.

Malgré la signature des accords de Grenelle le 27 mai 1968, la grève continue et atteint son apogée le 11 juin. La situation dégénère entre manifestants et forces de l’ordre, des barricades sont formées et les affrontements sont violents, allant jusqu’à causer la mort de deux personnes. À l’issue de cette journée, des discussions entre patronat et syndicat aboutissent à des mesures qui vont au-delà des accords de Grenelle. Rapidement, la municipalité dresse un « libre blanc » des événements, ce document est consultable aux Archives municipales de Montbéliard.

Service éducatif des Archives municipales de Montbéliard

 

Contexte

Mai 68

Mai 68 est un vaste mouvement de contestations politiques, sociales et culturelles. Il se développe en France et plus généralement en Europe autour de l’année 1968.

En France, la contestation prend naissance dans les universités en mars 1968. Elle se développe lorsque les travailleurs rejoignent le mouvement en mai. Les manifestations et les grèves paralysent le pays pendant trois semaines. 

Ce mouvement révèle de nouvelles aspirations dans la société française. Rien n'échappe à la contestation : quelle place pour les jeunes et les femmes dans la société ? Les institutions comme la famille ou les Églises sont remises en cause. C'est tout le modèle hiérarchique qui est contesté. Parmi les slogans de l'époque qui témoignent de la force de l'utopie, on trouve « prenez vos désirs pour des réalités ».

Le pouvoir politique, incarné par le général de Gaulle, représente la cible principale des contestataires. Le 27 mai 1968, les accords de Grenelle, engagés pour trouver une sortie de crise, se traduisent par une augmentation de 10 % des salaires.

Le 30 mai, de Gaulle annonce la dissolution de l'Assemblée nationale et la tenue d'élections législatives anticipées. Le soir même, une grande manifestation de soutien au général de Gaulle est organisée sur les Champs-Élysées.

Elle marque le retournement d'une opinion inquiète et lasse qui ne voit d'autre débouché à la crise que le retour à l'ordre.

Des grèves et occupations d’usines, parfois marquées par des violences policières (4 morts), se poursuivent en juin mais les élections de la fin du mois donnent une majorité écrasante à la droite qui gouverne. Un réflexe de peur du désordre, mais aussi celle d'un hypothétique « complot » communiste aboutissent à la fin de la contestation.

Complément(s)

Image(s)

Photographie d’une barricade en feu le 11 juin 1968. Peugeot-Sochaux, intervention des forces de l’ordre. Archives municipales de Montbéliard, 1Fi78. Légende manuscrite : À l’entrée de Sochaux, les gendarmes mobiles attendent. Au fond, à 20m, les manifestants.

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