retour

Emilie Mottet, candidate

Belfort | Territoire de Belfort | Archives départementales du Territoire de Belfort | 1945
Époque contemporaine | République et vie politique XIXe-XXe siècles

© Archives départementales de Belfort, 1J1180

Avec le retour de la démocratie sous le Gouvernement Provisoire de la République Française en 1944 et l’ordonnance du 21 avril 1944 proclamant que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes », le scrutin municipal du printemps 1945 permet aux femmes de se porter candidates. Dans le Territoire de Belfort, il se déroulera les 19 et 26 août 1945, la fin des combats de la Libération, encore trop récente, empêche son organisation de manière satisfaisante. Parmi les candidates, Emilie Mottet, figure du mouvement féministe de l’entre-deux guerres à Belfort, rejoint la liste d’Union Républicaine anti-fasciste de Pierre Dreyfus-Schmidt. Voici le brouillon de son discours  pour sa candidature aux élections municipales. Elle dit se présenter « sans étiquette politique », pleinement consciente de ses responsabilités de citoyenne au service de la collectivité, mais les idées qu’elle défend sont en adéquation avec celles de la liste précédemment citée. Elle affirme son attachement à la démocratie et aux valeurs républicaines et revendique des droits et des lois pour les femmes et la famille. Émilie Mottet rassemble le plus de voix sur son nom au premier tour. Elle arrive en troisième position au second tour le 26 août et devient la seule femme élue au conseil municipal. Elle ne se représente pas en 1947.

En savoir plus

Emilie Mottet est née le 11 novembre 1888 dans le faubourg des Vosges à Belfort dans une famille modeste. Elle a suivi la formation au métier d’infirmière dispensée par la société de secours aux blessés militaires, un organisme dépendant de la Croix-Rouge. En février 1914, elle se porte volontaire comme infirmière à l’hôpital militaire de Belfort pour soigner une épidémie de méningite. Après le déclenchement des hostilités, elle sert dans divers hôpitaux de campagne. En octobre 1916, elle intègre le service de santé de l’armée d’Orient. Elle contracte le paludisme en Macédoine et est envoyée en mission sur le front italien en janvier 1918. Son courage et son dévouement pour les blessés lui valent plusieurs reconnaissances dont la croix de guerre avec deux citations et la médaille d’argent de la Reconnaissance Française. En 1936, elle est promue au grade de chevalier la légion d’honneur. En 1925, elle se voit confier la direction de la Goutte de lait, association belfortaine, (créée en 1912 à Colmar) destinée à lutter contre la mortalité infantile en encourageant l’allaitement maternel, en distribuant du lait stérilisé et en assurant des consultations pour les nourrissons. Durant la Seconde Guerre mondiale, dès juin 1940, elle prend la direction des opérations de ravitaillement pour les 30 000 prisonniers français stationnés dans la région de Belfort. A partir de 1941, grâce au rôle officiel que lui a reconnu la Préfecture et qui lui ouvre la porte de toutes les prisons, elle se tient également aux côtés des résistants enfermés au fort Hatry ou à la caserne Friedrich. Dès septembre 1940, elle s’est rapprochée du réseau de renseignements Kléber-Bruno, dirigé depuis la Suisse par des officiers français, et a fourni des informations et des caches aux agents de liaison durant toute la durée de la guerre. A la Libération, Emilie Mottet est confirmée à la tête de la Maison des Prisonniers et Déportés et participe à la création d’un foyer pour les orphelins de guerre à Chaux (Territoire de Belfort). Elle meurt en 1976.

Sandrine Bozzoli, professeure d’histoire-géographie, détaché aux Archives de Belfort.

 

Contexte

Durant les Trente Glorieuses, la population connaît une forte croissance, due au baby-boom et à l'immigration. Parallèlement, l'exode rural s'accélère : Le nombre de paysans baisse de 1946 à 1975 de 7 à 2 millions. Les villes se développent donc considérablement : entre 1954 et 1975, elles gagnent 13 millions d'habitants. Pour répondre au besoin de logements, les banlieues des villes s'équipent de grands ensembles dont les appartements offrent tout le confort moderne. Si depuis la crise des années 80, ces cités sont vues comme des quartiers en difficulté, les « barres » et les « tours » des années 50-60 sont perçues à l'époque comme un progrès. A Nanterre, les immeubles remplacent des bidonvilles où s'entassaient des travailleurs pauvres, immigrés. Sarcelles devient le modèle de cet urbanisme. A proximité de ces grands ensembles s'installent les grandes surfaces : le premier hypermarché Carrefour ouvre en 1963 à Sainte-Geneviève-des-Bois dans l'Essonne. Le paysage caractéristique des banlieues est en train de naître.

Complément(s)

Image(s)

   La suite du brouillon.

 

 

 

 

 

 

 

Bulletin de vote AD90, 99 W 593

 

 

 

 

 

 

 

 

Texte du discours d’Emilie Mottet

Document(s)

 

 

 

 

Abonnez-vous à notre lettre d'information !

et restez informé(e) de l'actualité du site

retour