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Derniers instants de Paradis

Autun | Saône-et-Loire | 1140
Moyen Âge | Religions

© Musée Rolin, Autun

Cette sculpture du XII ème siècle se trouvait à l’origine au côté d’Adam, dans le portail latéral de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun. Figurée au linteau, elle faisait face à Adam et soutenait la représentation de la Résurrection de Lazare. Elle fut réalisée par Gislebertus. Ce bas-relief représente la tentation d’Eve. C’est une sculpture en deux fragments représentant Eve couchée prenant la pomme de sa main gauche, visage appuyée dans sa main droite. A droite, on voit la main griffue du tentateur, inclinant l’arbre de la Science du Bien et du Mal en direction d’Eve qui en saisit le fruit. Le  décor est constitué d’arbres sinueux. La position allongée d’Eve permet au sculpteur de l’intégrer complètement au linteau. Le menton légèrement couvert par la main droit, elle regarde vers la gauche, semblant s’adresser à Adam tout en attrapant le fruit défendu de sa main gauche.

Ce bas-relief représente la tentation d’Eve. C’est une sculpture en deux fragments représentant Eve couchée (jambes de profil, buste de face), prenant la pomme de sa main gauche, visage appuyée dans sa main droite. A droite on voit la main griffue du tentateur, inclinant l’arbre de la Science du Bien et du Mal en direction d’Eve qui en saisit le fruit. Le  décor est constitué d’arbres sinueux.

Cette célèbre sculpture  du XIIe siècle ornait  jusqu’en 1766 le tympan du portail latéral de la cathédrale Saint-Lazare d’Autun. Figurée au linteau, elle faisait face à Adam et soutenait la représentation de la Résurrection de Lazare.

Quatre plantes et arbres fruitiers inscrivent la scène dans la généreuse végétation du jardin d’Eden : de droite à gauche, on identifie un grenadier, un cep de vigne, peut-être un figuier, puis ce qui ressemble à un arum. Les troncs ou tiges stylisés sont ornés de bandes de perles ou de chevrons.

 

En savoir plus

Cet ensemble sculpté fut démonté en 1766, et vendu pierre à pierre comme matériau de construction. Elle fut découverte cent ans plus tard dans le mur d’une maison du centre-ville d’Autun. Restaurée en 2016, elle est débarrassée de la crasse qui masquait ses détails. Ce travail a été mené au Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France. Il a rendu son éclat blanc à la pierre et a renouvelé le regard que l’on porte à cette icône de l’art roman. Eve ondule à travers un jardin, suggéré à l’arrière-plan. Au premier plan, cachant en partie sa nudité, flotte un pied de vigne. Dans ce relief, tout est frémissant : le corps de la jeune femme, ses cheveux, la végétation. La richesse des détails habille l’œuvre tel des bijoux : perles des troncs, fruits mystérieux. Il faut imaginer les yeux occupés par des billes de verre bleu, tranchant harmonieusement avec l’aspect poli de la chair satinée aux nuances rosées. Cette texture de l’épiderme semble confirmer que la sculpture n’était pas peinte à l’origine. Appelée la « Joconde médiévale » et considérée comme une déesse originelle, elle livre un message d’émotion, de mystère et de beauté. Quatre plantes et arbres fruitiers inscrivent la scène dans la généreuse végétation du jardin d’Eden : de droite à gauche, on identifie un grenadier, un cep de vigne, peut-être un figuier, puis ce qui ressemble à un arum. Les troncs ou tiges stylisés sont ornés de bandes de perles ou de chevrons. En 1866 l’installation d’un commerce au rez-de-chaussée de l’hôtel d’Orsenne bâti en 1769, actuel n° 12 de la rue Jean et Bernard de Lattre de Tassigny, découvrait, noyée dans la maçonnerie d’un mur de refend, cette sculpture. Achetée par l’architecte Roidot-Houdaille, elle passa en 1910 à l’abbé Terret, avant d’entrer en 1935 dans les collections de la Société Eduenne.

 D’après Nicolas Lombard, professeur d’arts plastiques missionné au musée d’Autun.

Contexte

Croire et prier au Moyen Âge

Au Moyen Âge, l'Église essaie de construire une société pleinement chrétienne. Ses fonctions sont nombreuses dans la société. Les clercs se chargent de l'enseignement dans les écoles. L'Église prend soin des malades dans les hôpitaux, appelés « maison-Dieu » ou « hôtel-Dieu ». Les monastères et les couvents ont un devoir d'hospitalité pour les pèlerins, mais aussi pour les pauvres, les mendiants et les infirmes, auxquels ils apportent des soins. L'Église achève de christianiser tous les moments importants de la vie. Aux anciens sacrements, le baptême et l'eucharistie, s'ajoutent désormais le mariage, la confession individuelle et l'extrême-onction. De la naissance à la mort, le clergé est présent auprès des fidèles.

La foi est intense au Moyen Âge. Les chrétiens croient au jugement dernier représenté sur le tympan des églises et des cathédrales. Le Christ glorieux doit réapparaître à la fin des temps pour juger les vivants et les morts ressuscités. Les bons iront au paradis alors que les pécheurs seront damnés, condamnés à l'enfer éternel. Pour obtenir leur salut et aller au paradis, les chrétiens doivent se tenir prêts, faire pénitence et pratiquer des bonnes œuvres. Ces dernières sont des actions charitables comme l'aide aux pauvres et le soin aux malades, des œuvres de piété ou des dons faits à l'Église.

Les fidèles prient les saints pour qu'ils les protègent ou les guérissent. Les chrétiens du Moyen Âge vénèrent leurs reliques. Pour cela, ils se rendent en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, à Rome, Jérusalem ou dans différentes abbayes et églises qui conservent des reliques de saints vénérés. À la fin du Moyen Âge, les croyants pensent que la guerre, la famine et la peste sont des châtiments envoyés par Dieu pour punir les hommes de leurs fautes. Des chrétiens choisissent alors de devenir des pénitents et se flagellent en public. Les riches donnent de l'argent au clergé pour qu'il multiplie les messes pour les morts et pour le salut des âmes du purgatoire.

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