Buste de Voltaire

Dole | Jura | Musée des Beaux Arts de Dole | 1765
Époque moderne | Révolution française

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François-Marie Rosset (1743-1824) appartient à une importante famille de sculpteurs originaires de SaintChrétien déclaré exemplaire selon les règles de l’Eglise catholique. Les catholiques croient que les saints gardent le pouvoir, après leur mort, d’exaucer les prières et de faire des miracles en implorant Dieu au nom des croyants. Claude, dans le Haut-Jura. Son père Joseph (1706-1786) fonde un atelier et réalise des sculptures non seulement pour les communautés religieuses, mais aussi pour des particuliers qui souhaitent des bustes de philosophes. Le philosophe Voltaire n’avait jamais consenti à prêter son visage, mais il connaît bien la ville de SaintChrétien déclaré exemplaire selon les règles de l’Eglise catholique. Les catholiques croient que les saints gardent le pouvoir, après leur mort, d’exaucer les prières et de faire des miracles en implorant Dieu au nom des croyants. Claude et la réputation de Joseph Rosset. La proximité géographique de Voltaire et l’aide qu’il fournit aux habitants de Saint-Claude pour les délivrer des servitudes envers le clergé montrent les relations privilégiées que Voltaire entretenait avec la ville de Saint-Claude. En 1765, il invite donc Joseph Rosset à Ferney, ôte sa perruque et accepte de poser pour le sculpteur; lui qui avait jusqu’alors toujours refusé de poser pour des artistes. Les premiers bustes réalisés en ivoire, marbre et albâtre par Joseph Rosset réjouissent Voltaire et l’atelier familial connaît alors une renommée européenne.

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François-Marie Rosset, fils de Joseph Rosset, s’installe à Dole comme professeur de dessin après avoir habité Paris. Introduit dans les milieux artistiques et littéraires dolois, il dessine et peint les portraits d’érudits dolois comme le sculpteur Claude-François Attiret. Il est également sollicité par la ville pour exécuter en 1805 la statue nommée L’enfant à l’amphore ornant la fontaine de la Place aux fleurs. Aujourd’hui, la sculpture originale est au musée des Beaux-Arts et la fontaine est agrémentée d’une copie réalisée en 1945.

François-Marie Rosset s’inscrit dans la tradition familiale des effigies de philosophes, dans la mesure où il poursuit l’activité de l’atelier paternel en produisant à son tour des bustes de Voltaire en marbre.

François-Marie Rosset sculpte, en ronde-bosse, un buste de Voltaire en marbre blanc et signe son œuvre derrière les épaules, où il est possible de lire « F. Rosset, ft à St Claude ». Voltaire est représenté tête nue, sans perruque. Le sculpteur s’est appliqué à traduire les expressions du visage. Le regard pétillant et le large sourire de Voltaire semblent traduire la vivacité d’esprit du philosophe. Posé sur un socle, le buste sculpté est celui d’un homme âgé. L’artiste a particulièrement soigné le réalisme du visage : on remarque les détails de la vieillesse comme la calvitie, les rides sous les yeux et le cou décharné.

Hélène Geley, enseignante missionnée au musée des Beaux-Arts de Dole et Cyril Aubertin, responsable du service des publics au musée des Beaux-Arts de Dole.

Contexte

Imaginer, penser, créer aux XVII^e et XVIII^e siècles

Au XVII^e siècle, les progrès scientifiques sont importants, comme le montrent les travaux de Galilée, Descartes et Newton. Ils permettent d'envisager une certaine maîtrise de la nature et de contribuer ainsi au progrès et au bonheur des hommes.

Au siècle suivant, savants et philosophes veulent diffuser les connaissances, instruire pour « éclairer » les peuples comme les souverains. C'est le mouvement des Lumières.

Le questionnement des philosophes des Lumières devient social et politique : comment assurer un gouvernement des hommes éclairé par la Raison ? Comment lutter contre le fanatisme et l'obscurantisme de la religion ? Comment promouvoir progrès, tolérance, bienfaisance, bonheur, liberté, science et harmonie ? Les Lumières aboutissent à une remise en cause de l'Ancien Régime et de la monarchie absolue. Montesquieu, Voltaire et Rousseau incarnent en France cet esprit des Lumières que l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert s'efforce de diffuser. De nombreux architectes français du XVIII^e siècle veulent traduire dans leurs constructions ces idées des Lumières, leur foi en la Raison et au Progrès. Avant ou pendant la Révolution, ils conçoivent une architecture devant assurer l'équilibre harmonieux de la société. Formes géométriques simples, retour à l'Antiquité et néoclassicisme caractérisent les architectes Boullée, Ledoux, de Wailly, Legrand et Molinos, qui poursuivent le même rêve d'une cité idéale.

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