Page enluminée des Chroniques de Froissart
Raconter la guerre
Il s’agit de la page de présentation enluminée du livre de Jean Froissart intitulé Chroniques. Le mot enluminure vient d’un mot latin qui signifie éclairer. Il s’agit d’une illustration en couleurs qui orne un manuscrit ancien. On ici quatre vignettes, mais on peut mettre à part celle située en haut à gauche qui n’est pas contemporaine des événements évoqués par les trois autres. Dans cette image, un roi d’Angleterre reçoit des mains de Froissart le livre d’histoire dont les miniatures suivantes illustrent quelques épisodes. On peut relever que derrière le trône se tiennent des conseillers du roi. Les images suivantes s’intéressent à des événements de l’année 1325.
Jean Froissart est né à Valenciennes dans le comté de Hainaut en 1337. Témoin de ce qu’on appellera plus tard la guerre de Cent ans, il décide de garder en mémoire cette époque qui oppose les rois de France et d’Angleterre. Tout en voyageant, il raconte les événements de son temps puis les réunit dans une série de quatre livres, les Chroniques.
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Décrypter le sens des images
Dans l’image du haut à droite, Charles IV de France est accompagné de courtisans et il accueille à sa cour Isabelle sa sœur. Elle porte une robe composée des armoiries de France et d’Angleterre puisqu’elle est l’épouse du roi anglais Edouard II. Le petit personnage au premier plan est le neveu de Charles IV, à savoir le futur Edouard III. Le jeune prince tient son chaperon d’une main et lève l’autre pour saluer son oncle. En bas à gauche, la reine Isabelle et le prince Edouard en chaperon rouge accompagnés des soldats de leur corps expéditionnaire accostent en 1325 devant une ville fortifiée.
Dans l’image située en bas à droite, la reine d’Angleterre et son armée mettent le siègeEnsemble des opérations militaires menées pour prendre une ville fortifiée ou tout-autre place forte. Il s’agit souvent d’encercler, d’isoler, avant d’investir la place forte. Le mot siège peut aussi désigner le lieu où s’établit l’armée qui assiège. devant la ville de Bristol, où s’est réfugié son époux Edouard II avec ses conseillers. Isabelle d’Angleterre cherche à se débarrasser de son mari.
Les chroniques de Jean Froissart sont copiées par différents artisans et vendues dans toute l’Europe. Au début du XV eme siècle, des libraires parisiens, dont Pierre de Lifol, produisent un nombre assez important de manuscrits enluminés de l’œuvre de Froissart. Parmi ceux-ci un groupeEnsemble de plusieurs éléments semblables More de manuscrits œuvre des mêmes copistes se distingue. Ils ont été illustrés par deux artistes anonymes désormais connus sous le nom de Maitre de Giac et maitre de Boece. Quelques années seulement après sa mort, ses Chroniques connaissent donc un grand succès de librairie à la cour de France à travers plusieurs copies richement enluminées pour des seigneurs. Les enlumineurs commencent par tracer une esquisse à la mine de plomb. Ensuite, ils colorient avec des feuilles d’or de cuivre et des pigments. Les couleurs sont issues de fleurs, de graines ou de pierres broyées. Elles sont mélangées à du blanc d’œuf par exemple pour donner une pâte liquide.
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Site sur Jean Froissart
Le professeur Peter Ainsworth est le spécialiste de l’oeuvre de Froissart et propose sur ce site une analyse détaillée de son oeuvre.