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Le quartier de la Citadelle

Montbéliard | Doubs | Archives municipales de Montbéliard | 1676
Époque moderne

© Archives de Montbéliard

La Citadelle est le quartier nord-ouest de Montbéliard situé sur un haut plateau. Ce quartier doit son nom au monument défensif qui a pendant plusieurs siècles occupé ce lieu. Au début du XVIIe siècle, la principauté de Montbéliard représente un endroit stratégique important. Véritable verrou de la Porte de Bourgogne, physiquement entre Vosges et Jura et politiquement entre Saint Empire Romain Germanique et Comté, cet îlot est convoité du Moyen Age à son annexion française en octobre 1793.
Dans ce contexte, les fortifications de la ville de Montbéliard, cœur de la principauté, représentent un véritable enjeu pour la survie de son indépendance. De plus, ces terres soulignent son particularisme de par sa religion. Dépendant du duché du Wurtemberg, la confession d’Augsbourg obligea la Cité à passer au luthéranisme. La ville devient ainsi une terre d’asile pour beaucoup. Face à cette expansion démographique, le duc Frédéric (1557-1608), acteur de l’implantation de la Réforme à Montbéliard, donne à son ingénieur Heinrich Schickhardt la tâche de fortifier une nouvelle enceinte accolée à l’ancienne appelée alors « Neuve Ville ».

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Adossée à une colline, ces nouvelles fortifications sont surplombées par une citadelle réalisée par le même ingénieur. La fortification de la Neuve Ville comprenait deux parties : une citadelle sur la colline derrière la tour de la Crôste et un rempart flanqué de bastions à l’ouest, côté le plus exposé. Les travaux de la nouvelle forteresse commencèrent en 1598. Dans ses mémoires, Heinrich Schickhardt témoigne : « Son Altesse m’a donné l’ordre d’étudier activement une extension de la ville. J’ai obéi à son ordre le mieux que j’ai pu, en arpentant l’espace qui convenait et en réalisant un plan intitulé « comme la nouvelle place pourrait être fortifiée et bâtie au mieux. Le 28 octobre de l’an 1598, sur l’ordre du prince et au nom de Dieu, l’extension de la ville a commencé par le creusement des fossés et la construction des murailles. Grâce à l’aide de Dieu, les travaux avancèrent tellement jusqu’au retour de son Altesse d’Italie qu’elle fut satisfaite et qu’elle en ordonna la poursuite. J’ai tellement travaillé (en toute modestie) que beaucoup de gens n’ont pas cru qu’il était possible de réaliser en si peu de temps un travail important dans des roches calcaires aussi dures et d’y avoir creusé des fossés aussi larges et aussi profonds. »
Après 1610, l’ingénieur Claude Flamand entreprend la modernisation des ouvrages de l’ancien donjon. Suite à un incendie accidentel du donjon le 16 mai 1632, sa restauration s’achève en novembre 1670.
En 1676, le 5 novembre, devant le refus des Bourgeois de Montbéliard de continuer à maintenir la troupe de mercenaires à la solde du roi Louis XIV de France, le Duc de Luxembourg, à la tête de l’armée du Rhin, cerne la ville et désarme la garnison de la forteresse. Le 1er janvier 1677, commence la démolition des fortifications de la Citadelle et du Faubourg ainsi que d’autres grands édifices du comté. Vauban, autre ministre du roi, avait fait établir un plan de reconstruction afin de moderniser la forteresse.
En 1835, un projet de reconstruction de la citadelle est émis par Beurnier, capitaine du génie. Il ne sera pas réalisé.
Depuis 1930, ce lieu est un quartier d’habitation bâti sous forme de cités-jardins. La Citadelle est la première de France à bénéficier de la loi Loucheur en faveur de l’habitation populaire. Constituée dans l’ensemble de petites maisons mitoyennes disposant, chacune, d’un jardin et de son entrée propre.
Service éducatif des Archives municipales de Montbéliard

Contexte

Le Léonard montbéliardais Ce modeste menuisier allemand, entré comme architecte au service de Frédéric de Wurtemberg (1557-1608), comte de Montbéliard puis duc de Wurtemberg, a laissé une œuvre si riche qu’elle lui vaut le surnom de Léonard de Vinci Souabe. Il construit à Montbéliard le logis des gentilshommes, ou courtisans, le collège universitaire et son œuvre majeure, le temple luthérien Saint-Martin. Ce dernier bâtiment introduit dans la région l’art renaissant, un style inspiré de l’Italie et de l’Antiquité. L’infatigable Schickhardt fonde aussi des villes nouvelles : la Neuveville à Montbéliard et Freudenstadt en Forêt Noire. Il réalise la première carte des limites du comté de Montbéliard et de ses ressources avec une précision remarquable. Il se passionne encore pour la force motrice de l’eau et conçoit des plans de machines hydrauliques (pompes, roues, moulins). Il réfléchit enfin aux économies d’énergie et préconise l’usage de la tourbe et du charbon de terre pour remplacer le bois et préserver les forêts.

Complément(s)

Image(s)

Plan de la Citadelle (1676)

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