Des ex-voto
Les fouillesTravaux qui permettent de mettre à jour et d’étudier les vestiges enfouis des sociétés du passé. archéologiques menées dans la région ont permis d’enrichir les collections du musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix de nombreux objets votifs offerts à des divinités locales, souvent liées à l’eau et à la guérison, tels des bijoux en bronze, des pièces de monnaie. On appelle ces offrandes, des ex-voto (signifiant en latin « d’après le vœu »). Elles sont dédiées aux dieux en remerciement d’une faveur accordée ou demandée, comme une guérison ou une protection. Ils étaient très courants en Gaule romaine et se retrouvent souvent sous forme de statues, d’inscriptions gravées, d’objets personnels en métal (fibules du premier âge de fer…) ou en pierre, et parfois de représentations anatomiques du membre souffrant (yeux, jambes, bras, mains…). Ils étaient déposés dans des temples, des sanctuaires en plein air ou immergés dans les eaux que l’on pensait sacrées.
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Les fouilles menées aux sources de la Douix à Châtillon-sur-Seine en 1993 puis 1996, ont particulièrement été fructueuses et ont révélé que ce site avait une fonction religieuse depuis le premier âge du Fer, faisant de ce dernier, le plus ancien lieu de culte celtique. On a ainsi retrouvé plus de 300 fibules déposées à l’époque de la Dame de Vix. Par la suite, ce site a connu une forte activité à l’époque gallo-romaine. Il ne fut pas d’ailleurs, abandonné après la christianisation du Châtillonnais et fut vénéré jusqu’à l’époque moderne comme en attestent les nombreuses épingles et monnaies retrouvées par place, datant du XVIIe et XVIIIe siècle, ainsi que la Vierge à l’enfant trônant sur la falaise dominant la résurgence, depuis le XVIe siècle. Aujourd’hui encore, des légendes sont associées à ce lieu. Quoi qu’il en soit, parmi les artéfacts remarquables retrouvés sur place, citons des monnaies celtes, des pièces gallo-romaines, le buste d’une statue de Vénus datant du Ier – IIIe siècle après J.-C., des têtes de jeunes hommes, des pieds. On a découvert aux sources de la Douix, deux types de sculptures. Certaines tout en finesse, preuve de la fabrication par un artisan professionnel et d’autres, attestant d’un travail amateur. Ceci peut, peut-être, s’expliquer par des différences de richesse entre les offrants ou par la demande d’objets plus simples et moins réalistes, plus dans la veine artistique gauloise. Ces œuvres représentent par ailleurs, toutes les classes sociales et tous les âges. Parmi les autres pièces maîtresses exposées au musée, citons quelques ex-voto d’Essarois, qui était le sanctuaire des eaux le plus important dans le Châtillonnais, telles des cloches, des fleurs sculptées, une main taillée dans la pierre offrant un fruit, une bague, un ex-voto implorant la fécondité. On peut aussi évoquer, la tête d’un enfant emmaillotté datant du Ier – IIIe siècle après J.-C., retrouvé au site d’Etalante, ferme de la Vincente, à la source du Revinson. Le Châtillonnais est une terre riche en vestiges remontant à la protohistoire celte et à la période gallo-romaine. Il possède entre autres, plusieurs sanctuaires installés à proximité de sources vénérées. Parmi les sites les plus renommés, on peut citer les sources de la Seine (situées à une cinquantaine de kilomètres de Châtillon-sur-Seine), le site d’Essarois situé sur la rive droite du ruisseau nommé la Cave (situé à une vingtaine de kilomètres de Châtillon-sur-Seine), où les fouillesTravaux qui permettent de mettre à jour et d’étudier les vestiges enfouis des sociétés du passé. furent entreprises entre 1834 et 1840, à l’instigation de la mémorialiste éclairée, qui y possédait un château, Victorine de Chastenay. Il y a aussi la source de la Coquille à Etalante se jetant dans le Revinson, à quarante kilomètres environ de Châtillon-sur-Seine, Terrefondrée (située à une trentaine de kilomètres de Châtillon-sur-Seine, près de Recey-sur-Ource), irriguée par la Digeanne et de nombreuses sources dont celles de la Groème et de la Douix (Douix signifie résurgence) de Terrefondrée, la source de la Douix, à Châtillon-sur-Seine.
D’après un texte de Sophie Lefebvre professeure d’histoire-géographie, enseignante missionnée pour le musée du Pays Châtillonnais-Trésor de Vix
Contexte
Au temps des Gallo-Romains
Avant la conquête romaine, la Gaule est très peuplée. Elle compte peut-être dix millions d'habitants. Son territoire est prospère. On y cultive du blé, de l'orge, de l'avoine, du millet, des légumineuses. Les techniques agricoles sont élaborées. Les Gaulois utilisent de nombreux outils. L'araire à soc de fer permet de labourer profondément. La moissonneuse mécanique gauloise est admirée des Romains.
La conquête de Jules César finit d'intégrer les Gaulois au monde romain. La romanisation s'accompagne d'un essor du commerce entre les provinces et l'Italie. Le territoire de la Gaule se couvre de voies romaines qui facilitent les échanges. Des bas-reliefs du IIe siècle après J.-C. montrent des bateaux ou des chars à quatre roues chargés de tonneaux sur les routes commerciales reliant la Gaule au reste de l'Empire.
Le vin a été découvert par les Gaulois au contact des Grecs puis des Italiens mais le tonneau et le char à quatre roues sont des innovations gauloises. Les habits gaulois cousus près du corps sont plus pratiques que les drapés romains. Les légionnaires adoptent les braies (pantalons) et les chaussures de cuir des Gaulois. Les marchands commercialisent dans tout l'Empire leur manteau à capuchon.
Après la conquête, les Romains empruntent aux Gaulois leur savoir-faire dans les domaines artisanal et agricole. La prospérité des villae, riches exploitations agricoles, symbolise la réussite de cette synthèse gallo-romaine.
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