Montbéliard, Ludwigsburg : deux villes au cœur d’un jumelage
Aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale, des élus allemands et français se rencontrent pour nouer des liens. A Montbéliard, petite cité comtoise longtemps marquée par le règne des Wurtemberg, Lucien Tharradin, ancien résistant et ancien déportéInterné dans un camp de concentration nazi situé à l’étranger., est maire depuis 1947. En 1950, il rencontre son homologue de Ludwigsburg et, convaincu qu’un rapprochement entre les deux pays est indispensable, il obtient l’accord de principe de son conseil municipal pour que les deux villes participent à des échanges.
Dès lors, plusieurs actions sont réalisées pour approfondir les relations entre Montbéliard et Ludwigsburg, ce qui aboutit en 1962 à la signature d’un acte de jumelage entre les deux villes. Avec l’officialisation de cette relation, les échanges se font plus nombreux, tant au niveau culturel qu’administratif ou sportif. Aujourd’hui encore, Montbéliard et Ludwigsburg entretiennent des liens étroits.
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Naissance d’un jumelage
Dès les lendemains de la Seconde Guerre mondiale, les démocrates allemands sont soucieux d’un rapprochement avec les Français. Au cours de l’été 1948, est créé à Ludwigsburg (ville allemande qui fut la résidence principale du duc Eberhard Ludwig de Wurtemberg au XVIIIe siècle), l’Institut franco-allemand qui se donne pour but « d’encourager l’entente franco-allemande dans tous les domaines ». Parallèlement, l’Union indépendante des maires de France demande à des élus de participer à des rencontres entre édiles municipaux, en Suisse en 1949 et en Allemagne en 1950. Entre les deux rencontres, le 9 mai 1950, Robert Schuman avait d’ailleurs déclaré que « l’Europe ne se fera pas d’un seul coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes créant d’abord une solidarité de fait ».
Lucien Tharradin, maire de Montbéliard du 25 octobre 1947 à son décès le 2 septembre 1957, a participé à ces réunions entre maires. C’est le point de départ d’un rapprochement entre les villes de Montbéliard et de Ludwigsburg, qui réactivent ainsi des liens étroits existants depuis le Moyen âge.
Officialisation du jumelage
Le 6 mai 1962, pendant le voyage de la délégation française à Ludwigsburg, une cérémonie officielle a lieu pour entériner le jumelage entre les deux communes. Cet acte officiel précède le discours du général de Gaulle du 9 septembre 1962, qui choisit la ville de Ludwigsburg pour s’adresser à la jeunesse allemande. Quelques mois plus tard, le 22 janvier 1963, la signature du traité de l’Elysée entre Charles de Gaulle et Konrad Adenauer scelle la réconciliation définitive entre les deux nations, pose les fondements d’une paix durable en Europe et favorise une coopération accrue entre la France et l’Allemagne.
Richesse des échanges
Les échanges entre les deux villes sont nombreux et variés : les échanges scolaires rencontrent un grand succès, du primaire à l’université, par exemple entre le lycée Georges Cuvier et le Mörike Gymnasium de Ludwigsburg ; au niveau sportif, des matchs de football entre le FC Sochaux-Montbéliard et des équipes du Ludwigsburg ont eu lieu à plusieurs reprises, mais ce sont aussi des tournois d’échecs, des compétitions de judo ou d’escrime ; les services municipaux des deux villes travaillent également ensemble à certaines occasions, par exemple lors de la mise en culture de pieds de vignes en mai 2008 ; les deux cités ont également mis en œuvre un projet de coopération décentralisé en faveur du Burkina Faso en 2006, qui a consisté en la création d’une zone maraîchère qui assure aujourd’hui nourriture et revenus à 800 personnes.
Service éducatif des Archives municipales de Montbéliard
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