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Les halles

Montbéliard | Doubs | 1301
Moyen Âge

Les halles
© Ville de Montbéliard

Place du marché

Les halles de Montbéliard abritent aujourd’hui de nombreuses boutiques et perpétuent ainsi une tradition qui remonte au Moyen Âge. En effet, elles sont mentionnées dès 1301. Elles accueillent alors un marché hebdomadaire et quatre foires annuelles. Des étals ou tables y sont louées par le seigneur aux marchands et artisans de la ville. Elles abritent aussi le gouvernement du Comté exercé par le conseil de régence. Elles servent enfin de greniers où sont stockées de précieuses denrées : le sel qui est au Moyen Âge un produit rare et indispensable, le seul apte à conserver les aliments et le blé, base de l’alimentation quotidienne. Tout autour, s’est constitué un nouveau quartier à vocation marchande : le bourg des halles. L’édifice est construit initialement en bois, mais au XVIe siècle, le comte lui préfère un matériau plus prestigieux : la pierre. Cette version qui subsiste aujourd’hui se compose d’un long corps de bâtiment central flanqué de deux ailes latérales. L’étage est orné de fenêtres.

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Un lieu stratégique

Les villes médiévales s’identifient autour de bâtiments structurants : le château, siège du pouvoir politique, l’église, centre de la vie religieuse, la maison de ville, symbole de l’émancipation des bourgeois et les halles, pôle économique. Les halles de Montbéliard sont mentionnées pour la première fois en 1301 dans le livre de compte du trésorier princier d’origine lombarde, Scaglia. Elles témoignent de l’essor économique de la ville au XIIIe siècle marqué par la création d’une foire à la Saint Michel (29 septembre), l’arrivée de marchands juifs et lombards spécialisés dans le prêt bancaire et le négoce de produits de luxe. Elles sont du reste à l’origine de la formation d’un nouveau quartier le bourg des halles. L’édifice a non seulement une fonction commerciale avec des étals disposés au rez-de-chaussée mais aussi politique. Il abrite en effet le conseil de Régence créé à la fin du XVe siècle. C’est à la fois l’organe de gouvernement et le tribunal du Comté. On y encore une douane où sont perçus les péages, des greniers où sont engrangés le blé seigneurial (éminage), fruit des redevances paysannes, et surtout le sel, monopole comtal source d’importants revenus. Les halles incarnent donc à la fois les pouvoirs régaliens du seigneur (ban et justice) et la vocation de place d’échanges de la ville favorisée par sa situation médiane entre pays rhénans et pays méditerranéens. Le bâtiment a connu de nombreuses vicissitudes : initialement construit en bois, il a été déplacé et rebâti au moins trois fois, comme l’attestent les récentes fouilles archéologiques, pour finalement être édifié en pierres au milieu du XVIe siècle. Cette dernière version encore existante se compose d’un corps principal long de 80 mètres environ et de deux ailes latérales plus tardives d’une quarantaine de mètres. Le rez-de-chaussée à l’origine percé de grandes arcades est couvert de voûtes en berceau ou d’ogive. L’étage est rythmé par des baies à meneaux et surmonté de vastes combles dissimulés par un toit à longs pans. Le campanile central a été ajouté au XIX e siècle.

Complément(s)

Image(s)

La pierre à poissons

La pierre à poissons. Il s’agit d’une table de pierre proche de la halle sur laquelle le produit de la pêche était mis en vente par la corporation des pécheurs.

Vue extérieure des halles de Belvoir

Vue extérieure des halles de Belvoir. Cette superbe halle en bois de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle donne une idée de l’aspect de la halle primitive de Montbéliard.

Vue intérieure des halles de Belvoir

Vue intérieure des halles de Belvoir. A Montbéliard comme à Belvoir, la halle se composait de trois nefs en charpente, couvertes d’une vaste toiture et divisée en une dizaine de travées par les lfermes des combles reposant sur des dés de pierre.

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