Jean Minjoz (1904-1987)
Maire de Besançon de 1953 à 1977
Jean Minjoz est avocat de formation et a une longue carrière politique. Il est maire de Besançon de 1945 à 1947 puis sans interruption de 1953 à 1977. Il se fait connaître tout d’abord dans la Résistance. Il est procureur général de la Haute Cour en 1947 qui vise à traduire en justice les responsables du gouvernement français du régime de collaboration de Vichy. Il entre à plusieurs reprises dans des gouvernements sous la IVe République. Il est sous-secrétaire d’État au commerce dans le gouvernement socialiste dirigé par Léon BlumPrésident du Conseil de juin 1936 à juin 1937 puis de mars à avril 1938, le souvenir de Léon Blum reste attaché aux lois sociales et aux premiers congés payés. Léon Blum refuse de voter les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940. Livré aux nazis, il est déporté en 1943. Survivant d… en 1946. Redevenu député, son activité parlementaire durant cette première législature est impressionnante. Il ne signe pas moins de 196 propositions de loi ou de résolution et rapports dans les domaines les plus variés. Ses interventions, plus techniques que politiques, font toujours autorité. Comme ministre, il s’occupe du financement du logement social et crée le Fonds national de vieillesse. Il joue aussi un rôle de premier plan pour la sécurité sociale en 1956-1957. Manquant de charisme mais reconnu pour son grand dévouement et son travail acharné, il défend les ouvriers dans l’affaire Lip entre 1973 et 1977.
Contexte
La IVe République
À la libération en 1944-45, le Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF), dirigé par le général de Gaulle, restaure le régime républicain.
De 1944 à 1946, le GPRF effectue de nombreuses réformes inspirées du programme du CNR, le Conseil National de la Résistance : nationalisations d'entreprises, assurances et banques, création d'EDF-GDF, sécurité sociale, droit de vote des femmes...
En octobre 1945, les Français élisent une assemblée constituante. Pour la première fois, les femmes votent à des élections nationales.
L'assemblée élue donne la majorité aux trois grandes forces politiques : la SFIO, c'est-à-dire le parti socialiste de l'époque, le Parti communiste et le MRP (Mouvement Républicain Populaire, parti centriste, démocrate-chrétien).
L'Assemblée rédige une constitution qui est adoptée par référendum en octobre 1946. La IVe République est née. C'est un régime parlementaire. La majorité de l'Assemblée nationale a le pouvoir de renverser le gouvernement. Le président de la République n'a qu'un rôle très faible. Le général de Gaulle refuse ce régime politique. Il est au contraire partisan d'un pouvoir exécutif fort, représenté par le président de la République. Il démissionne dès janvier 1946.
La IVe République connaît une très grande instabilité politique car les trois grands partis s'opposent. De 1946 à 1958, vingt-trois gouvernements se succèdent, en moyenne un tous les six mois ! Ceci explique les difficultés de cette République à faire face aux drames de la décolonisation.
Malgré ses insuffisances et ce qu’en disent ses opposants, à commencer par le général de Gaulle, la IVe République relève d'importants défis et modernise la France. Elle conduit la reconstruction du pays après la guerre ; elle poursuit, après le Front populaire, la mise en place de l'État providence ; elle lance d'importants programmes scientifiques comme le nucléaire français ; ses dirigeants contribuent aux débuts de la construction européenne.
C’est la crise politique déclenchée par la guerre d’Algérie et son incapacité à la résoudre qui expliquent sa fin et l’avènement de la Ve République.
Complément(s)
Document(s)
Discours de Jean Minjoz
Extrait de l’allocution de Jean Minjoz prononcée à Audincourt à l’occasion de l’inauguration d’un groupeEnsemble de plusieurs éléments semblables More scolaire en février 1957, rapporté par Le Comtois, 25 février 1957.
Jean Minjoz évoque les mérites de l’école laïque.