Des vases à boisson
Parmi le mobilier archéologique, les objets retrouvés lors de fouillesTravaux qui permettent de mettre à jour et d’étudier les vestiges enfouis des sociétés du passé. archéologiques, les morceaux de terre cuite sont très nombreux à Bibracte. Morceaux de tuiles, fragments d’amphores, vaisselle et contenants en céramiques constituent une matière première et souvent une ressource en informations non négligeable.
Ces trois vases d’un service à boisson ont été retrouvés ensemble lors de fouillesTravaux qui permettent de mettre à jour et d’étudier les vestiges enfouis des sociétés du passé. archéologiques menées à Bibracte en 1998. Ils ont été réassemblés, on voit encore les fissures qui montrent leur état d’origine lors de leur découverte. Certaines parties manquent et le procédé de reconstruction laisse visible ces lacunes (aujourd’hui, on ne complète pas les parties manquantes par souci de rigueur scientifique)
On voit à droite et à gauche deux vases qui ont une forme assez proche mais de taille et de diamètre différent, et au milieu une cruche. On peut encore observer les traces de fabrication sur celle de gauche (l’utilisation du tour de potier est attestée chez les GauloisNom donné par les Romains aux Celtes installés dans les territoires que ces même Romains nomment les Gaules. Il y a donc un lien très étroit entre ces peuples et ces territoires. Tous les Gaulois sont des Celtes, mais tous les celtes ne sont pas des Gaulois.).
Les deux vases sont typiques de la production gauloise, et la cruche avec une anse est d’inspiration romaine. Leur décoration est représentative des techniques picturales de cette époque.
En savoir plus
Ces objets témoignent de la diversité de la vaisselle gauloise vers 100 avant notre ère et de l’influence romaine pour la cruche. Cette dernière possède une anse, caractéristique de la vaisselle romaine.
Les formes épurées et hautes des deux autres vases sont caractéristiques des poteries traditionnelles gauloises. Celui de gauche présente une surface noircie par enfumage volontaire, ce qui lui donne un lustré pour mieux imiter l’aspect brillant imitant la vaisselle métallique. Le décor de celui de droite a été réalisé avant cuisson par des aplats d’ocres rouges, riches en oxydes de fer, la cuisson en atmosphère oxydante a permis de les fixer. L’artisan a ensuite ajouté un pigment organique sombre pour réaliser un dernier décor.
L’usage de ces récipients est de contenir des liquides et de les servir pendant les repas. L’esthétique est importante, ces vases sont décorés avec soin. Certains peuvent porter des graffitis afin d’en identifier le propriétaire, détail amusant et surtout riche en informations sur les noms que portaient ou les surnoms que se donnaient les GauloisNom donné par les Romains aux Celtes installés dans les territoires que ces même Romains nomment les Gaules. Il y a donc un lien très étroit entre ces peuples et ces territoires. Tous les Gaulois sont des Celtes, mais tous les celtes ne sont pas des Gaulois. (quelques exemples tirés de la muséographie : Nerto : fort, Koyppa : naine, Senos : vieux).
Nicolas Anglès, enseignant missionné au Musée de Bibracte.
Nils Scavone, service de la Médiation, Musée de Bibracte
Contexte
Au temps des Gallo-Romains
Avant la conquête romaine, la Gaule est très peuplée. Elle compte peut-être dix millions d'habitants. Son territoire est prospère. On y cultive du blé, de l'orge, de l'avoine, du millet, des légumineuses. Les techniques agricoles sont élaborées. Les Gaulois utilisent de nombreux outils. L'araire à soc de fer permet de labourer profondément. La moissonneuse mécanique gauloise est admirée des Romains.
La conquête de Jules César finit d'intégrer les Gaulois au monde romain. La romanisation s'accompagne d'un essor du commerce entre les provinces et l'Italie. Le territoire de la Gaule se couvre de voies romaines qui facilitent les échanges. Des bas-reliefs du IIe siècle après J.-C. montrent des bateaux ou des chars à quatre roues chargés de tonneaux sur les routes commerciales reliant la Gaule au reste de l'Empire.
Le vin a été découvert par les Gaulois au contact des Grecs puis des Italiens mais le tonneau et le char à quatre roues sont des innovations gauloises. Les habits gaulois cousus près du corps sont plus pratiques que les drapés romains. Les légionnaires adoptent les braies (pantalons) et les chaussures de cuir des Gaulois. Les marchands commercialisent dans tout l'Empire leur manteau à capuchon.
Après la conquête, les Romains empruntent aux Gaulois leur savoir-faire dans les domaines artisanal et agricole. La prospérité des villae, riches exploitations agricoles, symbolise la réussite de cette synthèse gallo-romaine.
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