Les forges de Baignes
Les forges de Baignes
Sur ce plan il est possible d’observer les forges au XIXème siècle, surnommées les « usines ». La cheminée, symbole de l’industrialisation, est présente. Les machines qui servaient à la production, y sont également visibles. Un fourneau servait à couler la fonte. Un cours d’eau comme la Baignotte est essentiel à la production de fonte car il permet d’actionner les soufflets du haut fourneau. Les forêts des environs permettent aussi le fonctionnement des forges, car il faut du bois pour alimenter le feu des machines. Situées à environ 10 kilomètres de Vesoul, les forges de Baignes fonctionnent depuis le XVI ème siècle mais connaissent leur apogée au XVIII ème siècle avant de se reconvertir en fonderie de seconde fusion à la moitié du XIXème siècle. À cette époque, la Haute-Saône compte une cinquantaine de hauts-fourneaux. Équipées d’un haut fourneau puis d’une machine à vapeur, des objets à usage domestique tels que des fourneaux, des fers à gaufres ou encore des fontaines communales sont fabriqués dans ces forges. Les produits issus de la fonte n’étant plus à la mode, les forges ferment définitivement leurs portes en 1961.
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Plus de 120 ouvriers sont employés à Baignes au début du XXème siècle. Les ouvriers des forges logent dans des bâtiments à proximité des bâtiments de production et qui forment une rue qui s’étend. Ces bâtiments présentent une certaine originalité car ils disposent d’un étage afin de loger les familles nombreuses des ouvriers. Certains pouvaient également parfois disposer d’un petit jardin et de bois de chauffage. Une société de secours mutuels a même été mise en place à Baignes. Les ouvriers avaient ainsi la possibilité de cotiser afin de recevoir des soins et des médicaments. On distingue la catégorie des ouvriers « internes », constituée des ouvriers très spécialisés, des ouvriers qualifiés, des « goujards » (ouvriers à tout faire), de celle des ouvriers « externes », mieux payés et vivant en dehors des forges, notamment dans les forêts environnantes. Le travail dans les forges était dur : 12 heures de travail quotidiennes dans une chaleur extrême, ce qui incite à une grande consommation de liquide. Les salaires sont insuffisants pour subvenir aux besoins alimentaires des ouvriers. Le maître de forgeAtelier où l’on travaille les métaux au feu et au marteau quant à lui habite une maison de maître imposante, qui dispose même d’un pigeonnier, privilège seigneurial. Elle symbolise l’enrichissement du dirigeant des forges. Mr Rochet, dont les archives de la famille sont consultables aux archives départementales de la Haute-Saône est un maître de forges propriétaire des forges. Ce qui est plutôt rare, car les forges sont d’ordinaire cédées en fermage.
Florette Coudriet, professeure d’histoire-géographie.