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Etienne Oehmichen

Montbéliard | Doubs | Archives municipales de Montbéliard | 1920
Époque contemporaine | L'âge industriel

© AMM 100S 410

« Oehmichen, un pionnier de l’hélicoptère »
Le 4 mai 1924, Etienne Œhmichen, ingénieur des arts et manufactures, est le premier à parcourir un kilomètre en circuit fermé sur un hélicoptère conçu et réalisé par lui. 2024 marque donc le centenaire de cette prouesse technique et aérienne. Cet exploit s’est déroulé sur l’aérodrome de Courcelles-les-Montbéliard. Œhmichen est l’un des plus grands contributeurs de l’aéronautique du début du XXe siècle. C’est dans le Pays de Montbéliard, autour de sa résidence à Valentigney, que cet ingénieur conçoit et concrétise de nombreuses inventions : appareils volants, caméras, stroboscopes, projecteurs cinématographiques…

En savoir plus

Etienne Œhmichen est né en 1884 à Châlons-sur-Marne (aujourd’hui Châlons-en-Champagne). Suite au décès de son père, il déménage avec sa famille à Lyon. C’est au cours de l’Exposition universelle organisée au Parc de la Tête d’Or, en 1894, qu’Etienne Œhmichen se découvre une passion pour les machines volantes car son oncle décide de lui offrir un tour en ballon captif, sorte de montgolfière reliée au sol par un câble : c’est une révélation pour l’enfant. La famille emménage à Montbéliard en 1898 où Etienne fréquente le collège Cuvier, puis il est admis à l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures de Paris en 1905. 1909 est une année charnière pour le jeune ingénieur car il épouse Geneviève Demmler rencontrée à Paris et débute sa carrière comme ingénieur électricien à Belfort au sein de la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques, devenue Alsthom en 1928.
En 1912 débute l’aventure d’Etienne Œhmichen avec l’entreprise Peugeot : il est engagé comme directeur-adjoint des usines situées à Beaulieu et dépose douze brevets portant sur l’amélioration des constructions d’automobiles. Il est notamment l’inventeur des dynamos d’éclairage, c’est-à-dire l’ancêtre des feux de croisement de voitures utilisés aujourd’hui. Par ailleurs, l’ingénieur se consacre à ses recherches sur l’aérodynamisme. Pour cela, il applique une méthode mêlant sciences naturelles et mécanique en observant les battements d’ailes des oiseaux et des insectes puis étudie leur anatomie avec son regard d’ingénieur. Il comprend que c’est au moment de se propulser qu’ils accumulent l’énergie nécessaire afin de se maintenir en l’air et voler de bas en haut.

Le laboratoire Œhmichen-Peugeot est créé le 19 décembre 1919 afin de permettre à l’ingénieur de mener ses recherches aéronautiques financées par l’entreprise automobile. Il fait construire un hangar à Valentigney où il peut réaliser ses appareils et les soumettre à des essais. Au total, huit modèles sont créés et sept sont testés entre 1920 et 1937. Toutes ces créations sont brevetées sous le nom d’hélicostat et plusieurs appareils basés sur ce modèle sont développés jusqu’en 1937. Etienne Œhmichen contribue au progrès de l’hélicoptère en suivant un triple objectif : il veut créer un appareil capable de décoller et atterrir verticalement, de se diriger dans n’importe quelle direction de manière autonome et de garantir la sécurité du pilote ainsi que de ses éventuels passagers.

Outre l’aéronautique, l’ingénieur s’est intéressé à la paléontologie et la biologie. Il a également réalisé en parallèle des recherches sur la chimie, la métallurgie et l’astronomie. En vrai touche-à-tout, il a même rédigé des poèmes et des pièces de théâtre !

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Etienne Œhmichen a reçu une véritable reconnaissance de son vivant. Outre toutes les publications qu’il rédige et les conférences animées dans diverses villes, sa consécration a lieu lorsqu’il obtient une chaire au Collège de France en janvier 1939 intitulée « Chaire d’aérolocomotion mécanique et biologique ». Il y enseigne jusqu’au 11 juin 1955, date de sa leçon de clôture. Les thèmes abordés lors de ses cours montrent l’intérêt de l’ingénieur pour les grandes avancées de son temps, comme l’illustre la leçon donnée sur l’énergie atomique. En 1950, il participe à l’inauguration de la stèle commémorative du 1er vol en hélicoptère sur 1 km à l’aérodrome de Courcelles-les-Montbéliard. Il reçoit enfin la médaille de l’aéronautique le 20 février 1953. Après sa mort à Paris le 10 juillet 1955, son cercueil est transféré près de la stèle commémorative du vol de 1924.

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