Jules Marcou
La Franche-Comté a vu naître nombre de personnes célèbres, écrivains, peintres, économistes, scientifiques, dont Jules Marcou, plus connu par les géologues américains que français. Né le 20 avril 1824 à Salins-les-Bains, ce contemporain de Louis Pasteur et de Gustave Courbet a passé sa vie entre la France, la Suisse et les États-Unis afin de réaliser des études géologiques. Sa santé fragile perturbe ses études et de retour de Paris, il découvre en 1844 la géologie à Salins, auprès du Dr Claude-Marie Germain, père du thermalisme salinois. Il part en 1848 pour les Etats-Unis qu’il sillonnera en tous sens pour en établir la stratigraphie. De caractère entier, autodidacte, il se revendique géologue de terrain et s’oppose aux géologues de cabinet avec qui il est souvent en conflit. Professeur à Zurich en 1855, il est ensuite élu en 1861 membre de l’American Academy of Arts and Science. Il obtient la croix de la Légion d’Honneur en 1867, à la demande de son ami, Louis Pasteur. On lui doit environ 188 publications et il a réalisé en 1855 la première carte géologique des États-Unis. Sa mort le 17 avril 1898 aux États-Unis n’est connue que très tardivement en France.
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Marcou fait ses études à Besançon où il rencontre Louis Pasteur, avec qui il restera ami toute sa vie. En 1842, ils poursuivent tous deux leurs études à Paris mais Jules revient à Salins dès 1844. C’est à cette époque qu’il s’initie auprès du Dr Germain à la géologie, « la plus belle des sciences » selon lui. Il rencontre les géologues suisses : Jules Thurmann, Louis Agassiz et Jean-André Deluc. En 1846 il publie ses premiers travaux sur le Jura. Il travaille ensuite comme préparateur d’histoire naturelle auprès d’un professeur de minéralogie à la Sorbonne, puis préparateur de paléontologie au Jardin des Plantes. En 1847, il accepte un poste de naturaliste-voyageur du Muséum d’histoire naturelle de Paris pour l’Amérique du Nord, où il retrouve Agassiz avec qui il débute ses expéditions. De 1848 à 1850 il parcourt le Nord Est des États-Unis, la région des Grands Lacs, le Québec et l’Ontario. Marié en 1850 à une héritière fortunée, il continue la géologie en toute indépendance. En 1851 il visite la Nouvelle Angleterre et il élabore alors A geological map of the United States. A partir de 1853, il traverse les États-Unis avec l’expédition Whipple, de l’Arkansas jusqu’à la côte ouest, soit 4000 km en territoire amérindien. Il collecte alors des échantillons, analyse les sols, étudie les paysages et rencontre les peuples autochtones. Il remonte jusqu’à Sacramento, en pleine Ruée vers l’or, se rend à San Francisco puis à Panama et rentre à Boston en bateau en mai 1854. En novembre il revient à Salins-les-Bains ; publie sa carte géologique des États-Unis et travaille de 1855 à 1858 à Zurich notamment en tant que professeur de Géologie et Paléontologie de l’École Polytechnique Fédérale de Zurich. En 1860, il repart aux Etats-Unis, est élu membre de l’American Academy of Arts and Science. Il voyage beaucoup dans les Appalaches américano-canadiennes. En 1861, il publie la première édition de sa Carte géologique de la Terre à 1/23.000.000, rééditée en 1873. En 1864 il revient pour 11 ans en France afin d’y élever ses enfants et rencontre notamment Gustave Courbet qui peint pour lui un tableau, la Roche Pourrie. Suivent plusieurs voyages entre la France et les Etats-Unis, qu’il rejoindra définitivement en 1881. Marcou passera ses dernières années à rédiger les biographies de quelques proches géologues ainsi qu’une carte géologique des États-Unis.
Sophie-Hélène Rauch, professeure documentaliste missionnée à la Grande Saline.
Complément(s)
Image(s)
Portrait de Jules Marcou par Louis Pasteur en 1842.
© Maison Pasteur de Dole
Carte géologique des Etats-Unis.
© University of Michigan
La Roche pourrie, étude géologique, Gustave Courbet, 1864.
© Musée de la Grande Saline de Salins-les-Bains